Etats généraux de l'Outre-mer Marie-Luce Penchard
ITW Marie-Luce Penchard
« Nous sommes dans une phase de réponse, pas de réflexion »
Comment avez-vous perçu les nombreuses propositions lors de cette restitution des états généraux de l’outre-mer ?
Il y a des propositions communes à tous les territoires. Tout ce qui tourne autour du contrôle, de la formation des prix, du rôle de l’Etat… On voit aussi qu’il y a beaucoup de propositions en ce qui concerne le développement endogène, un terme qui pendant longtemps a été considéré comme complexe et qu’aujourd’hui tout le monde s’approprie. Ce qui veut bien dire que le message est passé. Aujourd’hui le développement des territoires passe par leur ancrage régional quelle que soit la zone géographique avec des nuances particulières. A la Réunion, j’ai entendu un comité régional des consommateurs qui porte la question des pratiques et de la dépendance par rapport à la consommation…
Vous avez indiqué que tout ne serait pas retenu, n’y aura-t-il pas de la frustration ?
On a senti une forte frustration parce que les propositions sont riches maintenant, il y a cette synthèse, un débat entre les différents rapporteurs et les représentants des territoires pour trouver des thématiques communes et ensuite rentrer dans cette phase de hiérarchisation qui nous permettra de préparer le comité interministériel de l’outre-mer présidé par le chef de l’Etat.
Vous avez évoqué une hiérarchisation politique et une autre selon la faisabilité…
La hiérarchisation politique s’est faite d’emblée car tous les intervenants ont très clairement dit : voici nos priorités. La Guyane pose très clairement la question de l’éducation ; la Réunion est plus sur une ouverture dans son environnement… Tout ça doit être pris en compte mais il faut aussi être pragmatique. C’est un chemin qui est tracé avec ces états généraux. Ca ne voudra pas dire qu’il faudra reprendre toutes les propositions, c’est une piste car ce sera plusieurs années de travail… Mais il faut regarder par rapport à la faisabilité, peut-être choisir des opérations qui pourront être mises en œuvre rapidement de manière à ce que la population se rende compte que nous sommes opérationnels, que nous sommes dans une phase de réponse et pas simplement une phase de réflexion.
Les choix seront révélés au moment de la réunion du conseil interministériel de l’outre-mer ?
Oui. Le président portera des mesures fortes qui seront accompagnées d’autres mesures complémentaires qui seront rendues publiques.
Et après, cela passera par la loi ?
En fonction… Il faudra peut-être quelques adaptations législatives, des mesures réglementaires. Nous allons utiliser les véhicules législatifs adaptés pour le faire puis ça passera aussi par une restitution. On a sollicité la population pour qu’elle puisse s’exprimer, il est de mon devoir d’aller à la rencontre de la population pour expliquer ce qu’il en est aujourd’hui de ce travail.
Il va être question d’une consultation populaire en Guyane et Martinique dans les deux mois…
Le président de la République va recevoir les présidents des collectivités le 7 octobre. Moi-même j’échangerai avec lui ce vendredi. Nous allons étudier cela ensemble avec le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur. Et à partir de l’échange qu’il aura avec les présidents des collectivités, il prendra sa décision très prochainement. Je pense que ça peut être dans les 48 heures qui suivront.
Propos recueillis par FXG, agence de presse GHM