43e olympiades des métiers - Réunion
Belle aventure réunionnaise aux 43e olympiades des métiers à Strasbourg
Ils étaient treize concurrents réunionnais à se présenter du 28 au 31 janvier aux 43e Olympiades des métiers qui se tenaient à Strasbourg. 13 jeunes pour 12 métiers parmi 850 apprentis en compétition dans 49 métiers ! "Nous avons besoin de confronter l'excellence de la jeunesse réunionnaise et, à Strasbourg, c'est une compétition d'excellence et de qualité." Hélas pour Louis-Bertrand Gondin, vice-président de la Région, à l'arrivée, aucun de nos jeunes n'est reparti avec une médaille. Pour autant, on ne peut leur en tenir grief. "Bien sûr qu'une médaille est un plus, assure l'élu en charge de la formation professionnelle, mais le plaisir de partager, l'ambiance, tout ça va les motiver pour les prochaines olympiades qui se passeront en Aquitaine. On va essayer de faire encore progresser nos jeunes pour la 44e olympiade."
La Région et la chambre de métiers aimeraient pouvoir envoyer jusqu'à 15 ou 20 jeunes dans autant de métiers. "Certainement pas comme les grosses délégations régionales métropolitaines qui envoient 40 à 50 jeunes", tempère Charles Kichenin-Matalou de la chambre de métiers. C'est la troisième année que la Région investit dans ces Olympiades. Cette année, l'enveloppe s'est montée à 290 000 euros depuis les finales régionales jusqu'aux Olympiades. Pour sa première participation, il y a deux ans, la Réunion avait ramené deux médailles d'argent. L'an dernier, c'étaient deux médailles de bronze. Cette année, ils avaient bien espéré ramener l'or, mais le niveau est sacrément haut !
Clément Abdallah, directeur du CFA de Saint-André, a envoyé des candidats en peinture, bois et carrelage. "Ils ont été préparés depuis la sélection régionale par leur coach puisqu'ils sont en apprentissage en alternance. Au CFA, ils ont eu des sessions spécifiques. Ils ont aussi participé aux regroupements organisés par la Région, trois week-ends où ils sont préparés mentalement, physiquement et techniquement." Car il n'y a pas que le savoir-faire qui compte, il y a aussi la ténacité, l'obstination et l'attention prêtée aux conseils des coaches. "Il faut qu'ils aient une forte personnalité pour accuser la pression qui règne pendant ces olympiades", affirme M. Abdallah. "On est sur une compétition, disait avant de connaître le palmarès M. Gondin, donc ca ne sert à rien de faire déplacer des jeunes pour faire de la figuration. Nous accompagnons ceux qui sont les plus excellents chez nous dans les formations que nous avons et qui ont une chance ici au niveau national."
Mais l'essentiel pour les jeunes arrivés aux sélections nationales, c'est que cette participation devienne une première ligne d'expérience sur leur CV, avec ou sans médaille !
L'autre enseignement de ces olympiades, c'est, selon Clément Abdallah, que le métier ne consiste pas à rester sur son île : "Ils ont vu du matériel innovant, d'autres techniques. En trois jours, ils ont pu faire le tour de France des métiers et ça peut leur donner des envies en rentrant au pays."
FXG, à Strasbourg
Les 13 candidats
Ils ont concouru dans l'art floral (Esteline Louise du Port), le carrelage (François Bay de Trois-Bassins), la coiffure (Emilie Dijoux, la plus jeune, du Tampon), la cuisine (Marc-Olivier Agathe de La Possession), le dessin assisté par ordinateur (Daniel Maillot du Tampon), la jardinerie (Teddy Robière et Robin Magdeleine du Guillaume), maintenance des matériels agricoles (Anthony Robert de la Plaine des Palmistes), menuiserie (Jean-Kévin Grimaud de la Possession), peinture et décoration (Alexandre Bègue de Sainte-Marie), plomberie et chauffage (Gaëtan Tudela de Saint-Paul), service en salle (Anne-Laure Payet de Saint-Paul) et la technologie automobile (Fabien K'bidy de Sainte-Clotilde).
Il a dit
Elève en cuisine, Marc-Olivier Agathe a réalisé vendredi une forêt noire déstructurée ; la veille il avait travaillé des produits qu'il n'avait jamais eu l'occasion de travailler telle que la topinambour. "J'ai essayé de ramener au maximum la cuisine réunionnaise ici. Par exemple pour mon porc, je me suis inspiré de mon grand-père chinois en faisant une cuisine mi-métro, mi-chinoise... J'aurai aimé avoir une médaille, mais mon ambition première, c'était de le faire plaisir et de faire plaisir à mon coach !"