PRESSE ET GASTRONOMIE
Un restaurant parisien propose le France-Antilles
Philippe Lemoîne, ancien grand reporter, a monté un restaurant où toute la presse régionale est disponible. Toute ? Il ne manquait que France-Antilles, jusqu’à ce que la technologie lui permette enfin d’offrir à sa clientèle parisienne une semaine antillaise.
Comment faire pour lire France-Antilles quand on est à Paris. Jusqu’alors (et depuis la fin de l’aventure France-Antilles hebdo en 1995), il n’y a guère que la bibliothèque de Paris qui en dispose… Pourtant, il existe un lieu où une semaine par an, on peut se repaître de l’actualité antillaise : le Kiosque. Contrairement aux apparences, le Kiosque n’est pas ; un dépositaire ordinaire, mais un restaurant de la place de Mexico, dans le XVIe, tenu par un ancien journaliste de Paris-Match, Europe 1, VSD, Marie-Claire, Philippe Lemoîne. Dans son restaurant ouvert depuis 1997, on trouve les principaux journaux de la presse quotidienne régionale et une foultitude d’objets publicitaires liés à la presse, des machines à écrire et, comme à Hollywood, sur le plancher sous verre, les signatures des grandes plumes de la presse. « Je reçois tous les matins les cinquante principaux titres de la presse quotidienne régionale et chaque semaine, je mets un titre à l’honneur. Chaque client en trouve un exemplaire sur sa table. Gault et Millaud a écrit : « C’est le concept le plus intelligent de ces dernières années. », mais pour Philippe Lemoîne, « ce n’est pas un concept, c’est ma vie ! »
Hélas, avec le décalage horaire et l’éloignement, il ne pouvait pas fournir le France-Antilles et, a fortiori, proposer un menu créole. « Ma première femme est une Marot des Grottes ! »Alors, avec l’aide de Dominique de la Guigneraye, de Spiridom, il a monté la semaine passée une opération spéciale France-Antilles. Pendant une semaine, du 4 au 10 décembre, il s’est fait livrer par Internet la Une de l’édition martiniquaise afin de pouvoir la proposer au même titre que La Voix du nord, le Midi-Libre ou Ouest-France. « J’ai eu une vraie émotion journalistique quand je voyais s’imprimer cette Une dont j’étais le premier lecteur ! » La clientèle parisienne a ainsi pu découvrir ce qui faisait l’actualité de la Martinique tout en s’offrant un féroce d’avocat, un colombo, de la daurade, des christophines et bien sûr un ti’punch. Le tout préparé par un chef passé chez Ganière à Londres. Pour cette première opération, il n’y avait que la Une du quotidien, mais Philippe Lemoîne assure qu’à l’avenir, il essaiera de proposer au moins l’ensemble des pages d’actualité départementale. Reste que l’opération avait un sacré avantage, puisqu’elle proposait un format A3 au lieu de cet encombrant format broadsheet ! Prochain rendez-vous en décembre 2007.