Georges Frêche et le PS
Manifestation des socialistes antillais devant le siège du PS
Pascal Popelin, premier fédéral de Seine-Saint-Denis, entouré de James Balogog, Jeanine Maurice-Bellay et Pierre Milia et un militant non identifié par le bloger (Photos : FXG)
Mardi soir, une vingtaine de militants socialistes, issus pour la plupart de la communauté antillaise, sont venus manifester devant le siège du parti socialiste, rue de Solférino, alors que se réunissait un bureau national. Jeanine Maurice-Bellay, conseillère régionale d’Ile de France (qui, pour d'autres raisons boycotte l'hémicycle régional), Philippe Milia, enfant de Fonds-Batelière (Schoelcher), de la section PS d’Aubervilliers et délégué fédéral à l’outre-mer, le Guadeloupéen José Altey, de la section de Neuilly sur Marne, Jean-Pierre Passecoutrain, de la section de Sarcelles, Anita Gaza, du CMAI de la mairie de Paris, et d’autres militants parmi lesquels un Harki venu de Narbonne, ont distribué aux huiles du parti un tract par lequel ils leur demandait de se prononcer sur l’exclusion de Georges Frêche, le président socialiste de la Région Languedoc-Roussillon qui a eu des mots condamnables à l’encontre des Noirs de l’équipe de France de football. « Je ne peux pas être dans le même parti qu’un homme capable de proférer de telles paroles», a déclaré la martiniquaise Jeanine Maurice-Bellay. Celle-ci s’est sentie trahie lorsque François Hollande, premier secrétaire du parti, a repoussé au 26 janvier prochain la réunion de la commission des conflits prévue au départ à la mi-décembre. Le premier à avoir reçu son tract, c’est l’ancien Premier-ministre Pierre Mauroy, suivi de Jean Glavany. Pascal Popelin, premier secrétaire fédéral de Seine Saint-Denis a pris le temps de discuter avec les manifestants pour appuyer leur démarche : « Je suis pour qu’on exclut Georges Frêche du PS », a-t-il déclaré sans embage. Philippe Milia a indiqué qu’ils attendaient un engagement individuel des membres de la direction du PS d’ici le 9 janvier. « Après, nous publierons la liste de ceux qui ne nous auront pas suivi. » L’arrivée, pour la première fois depuis le 27 avril 2002, de Jean-Pierre Chevènement, président d’honneur du MRC, rue de Solferino, a permis une couverture inédite de cette manifestation puisqu’un photographe du Monde était là ainsi qu’une journaliste allemande et une équipe de Canal +. Elisabeth Guigou, Bertrand Delanoë ont pris leur tract.
Le maire de Paris a déclaré qu’il répondrait par écrit à cette demande, précisant : « J’ai été le premier à être clair sur ce sujet. » « Pas comme pour Pascal Sevran », a rétorqué la conseillère régionale d’Ile de France. Jean-Luc Mélanchon a donné lui aussi son aval en déclarant : « On ne mesure pas la valeur d’un homme à la couleur de sa peau. » Henri Emmanuelli a été direct : « Il vieillit mal. La vérité c’est que Georges Frêche est un peu barjot ! » Moscovici a donné lui aussi son accord de principe, tout en nuançant au nom de la présomption d’innocence : « Si ses propos sont avérés, il sera exclu du PS. »
Les manifestants anti-Frêche se sont donnés rendez-vous devant le parti socialiste, le 9 janvier prochain.
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