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Publié par fxg

Dédé Saint-Prix, Mélanj et résidence

A compter du 9 mars et jusqu’au 1er avril, Dédé Saint-Prix est en résidence au théâtre Antoine Vitez d’Ivry (94). De ce spectacle, Dédé en a sorti un nouvel opus : Mélanj

Le mélanj est fin prêt ! Un mélanj de cultures, de personnalités et de voix. Réunis en résidence au théâtre d’Ivry, autour de Dédé Saint-Prix, Marie-Céline Chroné, Sylviane Lorté et Ismaël Wonder l’ont aidé à accoucher Mélanj. « J’ai failli appeler cet album Rencontre, car en musique, on n’est jamais seul. Il faut avancer avec les autres, sans penser à leur nation ou à la couleur de leur peau… On ne parle que de l’humain et la musique n’est qu’un alibi pour rassembler les gens… » Les rencontres ont transformé sa musique au gré de son parcours géographique et musical.

Dans cet album, on peut lire ce parcours. « Cet album vient de mes fonds de tiroir », aime à dire celui  qui affirme n’être jamais pris au dépourvu, côté création, « car je crée beaucoup et j’entasse. Après, j’ai le choix… » Pour autant, il ne s’agit pas d’un patchwork, l’homme est fidèle en amitié, mais aussi authentique. Il s’est souvenu des rythmes Maloya de Daniel Waro (Réunion), des congas d’Orlando Poléo (Vénézuéla) avec qui il a joué deux fois en Martinique. Et ils ont poursuivi cette route sur l’album. Il y a aussi Manu Dibango avec qui il a joué en Espagne et en Martinique et qui est venu, cette fois, souffler dans son saxo alto dans le couloir de sa maison studio en région parisienne ! On retrouve évidemment le clavier de Jean-Claude Naimro, celui qui a su le rendre fier de ce que peut donner la Martinique quand il l’a vu, en Italie, jouer avec Peter Gabriel… « Je l’ai connu en 1984, en studio. Jojo Debs avait donné à Jacob Desvarieux la direction artistique de l’album Avan-Van tombé d’amour… »

Max Télèphe et son frère Micky ont apporté leur flûte et tambou bélè. Edgard Lareney et Michel Réman se sont donné à cœur joie sur le djembé.

Thierry Fanfant, Guy N’Sangué, Noël Ekwabi, Denis Kiayilouca et Rody Céréyon ont mis leur touche de basse. Que des amis, des compagnons de route. « Les gens avec qui j’ai déjà fait la route sont ma meilleure garantie musicale… » Yvon Rosillette a assuré toutes les parties de guitare. Georges Granville a aussi prêté son talent de pianiste dans le titre « La pé ». Il n’y a pas de paliers avec les gens chez Dédé Saint-Prix : « Il n’y a que ceux qui tournent le dos aux gens qui peuvent être surpris ! Moi, j’ai toujours mes antennes dehors ! »

 
Tambou toujou

Le tambour, toujours élégant, se promène dans le bèlè, le ladja et la haute taille martiniquais et le toumblak guadeloupéen. Le maloya de la l’île de la Réunion ralentit la course effrénée d’un chouval bwa rescapé du passé, puis les percus se risquent avec bonheur dans une rythmique où fusionnent Martinique et Jamaïque, tendance bèlè-ragga dance hall.

Depuis son premier album en 1968 avec la chorale du François, Missa Antilla dans lequel il jouait des congas, Dédé n’a cessé d’enrichir sa musique et ses talents. Dady Pulval (premier conguiste de La Perfecta ) lui a fait découvrir ses premières vraies scènes, mais il n’a jamais oublié d’où il venait, des fêtes de quartier et de la cour de sa grand-mère Man Dèdène… « Même en ville, on doit retrouver le village. Sinon, c’est fini… Le village ne doit pas se faire envahir par la ville. Le village, c’est la solidarité, la proximité, la famille et l’hospitalité, c’est la cour… »

Les égéries de Saint-Prix

Leila Cuickerman, la directrice du théâtre Antoine Vitez d’Ivry, a rencontré une fidèle amie de Dédé, Laurence Brisard, avec laquelle il a fait beaucoup de résidences et actions culturelles, pour le convaincre d’accepter la résidence. « Elle en a été le véritable manager. »

Pour Dédé, cet album est le prolongement de cette résidence.

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