Ségolène déroule son programme présidentiel
« Moins de portes fermées et plus de mains qui se tendent »
Ségolène Royal a prononcé pendant plus de deux heures, hier après-midi à Villepinte (93), un discours qui résumait un programme politique très attendu.
On attendait Ségolène Royal sur son programme, on l’attendait aussi pour l’outre-mer : « Je me suis rendue à la Réunion, en Martinique, en Guadeloupe et je n’oublie pas les autres outre-mers dont la culture, me le rappelait Aimé Césaire, est aussi la nôtre. » Dans la salle, Philippe Edmond-Mariette et Louis-Joseph Manscour qui ont affiché une « unité réelle », des Martiniquais de métropole, Philippe Milia ou Lucien Jolet, Christiane Taubira, largement ovationnée, et Alix Labbé, le premier fédéral de Guyane, Victorin Lurel, mais aussi Felix Desplans, Georges Hermin, Jules Otto ou Emmanuel Velin, et des Guadeloupéens de métropole, Georges Pau-Langevin et Angèle Louvier. Ils sont suspendus à ses mots. Elle n’en a pas fini : « Je veux une République de la reconnaissance et de la responsabilité. Et des politiques publiques qui tiennent compte de leur identité, de leur diversité et des problèmes de la continuité territoriale. » Nouvelle salve d’applaudissements.
100 propositions
Le discours programme de la candidate socialiste est issu d’une liste de 100 propositions allant du relèvement du SMIC à 1 500 euros à une politique active du logement, la lutte contre l’échec scolaire et les violences, le réchauffement climatique, à une Europe plus protectrice et une France plus active pour la paix dans le monde. Trois points concernent plus précisément l’outre-mer : « La garantie de la continuité territoriale, en imposant aux compagnies aériennes des obligations renforcées de service public ; l’introduction d’un enseignement sur l’outre-mer notamment sur l’histoire de l’esclavage dans les programmes scolaires ; l’application aux outre-mers de l’excellence environnementale et notamment de la protection de la biodiversité. »
A cela la candidate rajoute la lutte contre les discriminations en faisant respecter l’égalité hommes-femmes, le renforcement des moyens de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et la garantie de l’égalité des droits pour les couples de même sexe.
Ségolène Royal a clos son intervention en évoquant la République qu’elle propose aux Français : « Cette République là où l’on sera implacable avec les purifications ethniques, les génocides, cette honte pour le genre humain. Je rêve d’un France qui, encore une fois, retrouvera sa vocation qui est de parler à tous et de le faire au nom de l’Universel et de ses valeurs… »
Ils ont dit
Louis-Joseph Manscour : « Ceux qui attendaient Ségolène Royal sur son programme ont été servi. Elle a proposé du concret et montré sa dimension internationale. Elle a parlé de l’outre-mer et de sa volonté de prendre en compte les outre-mers. Plus que jamais nous sommes en ordre de bataille. »
Philippe Milia de la section PS d'Aubervilliers et le député Manscour (Photos : Régis Durand de Girard)
Philippe Edmond-Mariette : « Nous rêvons de davantage de responsabilité et son discours est la hauteur de nos désirs. L’égalité des territoires qu’elle propose signifie qu’il puisse y avoir des traitements différents pour chacun, pour permettre de rattraper les écarts. Son discours est juste. Son programme est cohérent et répond sur les choses essentielles qui correspondent aux besoins du quotidien. »
Christiane Taubira : « Elle a eu un discours très revigorant, d’une grande sensibilité et d’une grande maturité. Elle a montré sa capacité à répondre aux besoins et aux attentes et elle a su montrer sa dimension internationale. Il y a de la substance ! »
Alix Labbé : « A ceux qui disaient qu’elle n’avait pas de programme, ils en ont pris pour leur grade ! Elle a fait le tour de la situation. Autour de l’éducation, de la formation, du codéveloppement, elle a bâti un discours de campagne. Et si l’outre-mer a des attentes spécifiques, mais elle a un programme pour la France et les outre-mer appartiennent à la France. »
Alix Labbé, le premier fédéral de Guyane, à la sortie du meeting.
Victorin Lurel : « Elle a développé un véritable programme où il y en a beaucoup pour la jeunesse. Elle a cité tous les continents et l’Afrique a eu la part belle. La lutte contre les inégalités s’est retrouvée dans la République métissée dans laquelle l’outre-mer trouve sa place. Elle a cité nos héros. On ne peut pas ne pas être contents quand elle cite deux Martiniquais et deux Guadeloupéens ! Elle a abordé l’épanouissement de nos territoires dans ce discours programme. La campagne est organisée pour l’outre-mer et nous sommes habitués des débats participatifs, une tradition chez nous. »
Jules Otto : « Elle a fait une excellente synthèse et, en Guadeloupe, nous sommes prêts depuis longtemps ! »
Jules Otto est en compagnie d'Angèle Louvier, militante de la communauté parisienne.