Cinq candidats à CRAN
Présidentielles
Le CRAN interroge cinq candidats à la présidentielle sur les Noirs, l’Afrique et l’outre-mer
« Etes-vous prêts à vous engager en faveur d’un grand centre international des cultures noires en France ? » Patrick Lozès et Louis-Georges Tin, président et porte-parole du comité représentatif des associations noires (CRAN), ont présenté, hier après-midi à Paris, les réponses que cinq candidats à la présidence de la République, ont apporté à leur questionnaire. 16 questions sur les discriminations, les statistiques de la diversité, le logement et l’insertion sociales, le statut des DOM-TOM, la continuité territoriale, le transport aérien, la place du créole, les relations de la France avec ses anciennes colonies, l’immigration, le racisme, la mémoire, la jeunesse. Si Arelette Laguiller, Olivier Besancenot, Nicolas Dupont-Aignant n’ont pas retourné leur formulaire, Jean-Marie Le Pen n’a pas été jugé digne d’être consulté. Après la présentation des réponses de Dominique Voynet, Marie-Georges Buffet, Ségolène Royal, François Bayrou et Nicolas Sarkozy.
Le CRAN choisit son candidat le 7 avril
Patrick Lozès a salué le projet de Ségolène Royal du bilan de l’égalité, sorte de bilan social annuel du recrutement dans les entreprises, mais a regretté son opposition aux statistiques de la diversité, craignant le risque de fichage. Il retient de Marie-Georges Buffet son idée de décréter la lutte contre les discriminations grande cause nationale, « mais pour combien de temps et avec quelles mesures ? », s’interroge le président du CRAN. François Bayrou a « des propos flous », selon le CRAN. Le candidat UDF s’oppose à la création d’un centre culturel noir. Nicolas Sarkozy semble trouver meilleur grâce, Patrick Lozès remarque avec intérêt « la richesse et la diversité » de ses propositions, mais il se demande à qui ressemblera le Sarkozy président. Au « ministre très peu à l’écoute » ou au « candidat à l’écoute » ?
Le CRAN prononcera son choix le 7 avril à l’occasion des Etats généraux des populations noires qu’il organise à la salle de la Mutualité, à Paris.
Patrick Lozès et Louis-Georges Tin, présentant les réponses de candidats à la présidentielle sur la « question noire ». (Photo : R.D.G)
L’irruption du Collectifdom
Informés par les proches de certains candidats que le questionnaire du CRAN comportait tous les thèmes de combat du Collectifdom depuis 4 ans, les responsables du Collectifdom ont envoyé leur secrétaire général, Daniel Dalin, à la conférence de presse du CRAN, protester contre « une usurpation » et surtout réfuter au CRAN le droit de parler au nom des Antillais. Louis-Georges Tin, non sans avoir rappelé qu’il était Martiniquais, a répliqué : « La question des DOM n’appartient à personne, ni au CRAN, ni au Collectifdom. » Incident clos. Pas tout à fait, Léon Karomon, journaliste de Radio France multimédia, originaire du Congo-Kinshasa, a pris la parole pour enfoncer le clou : « Il y a un vrai problème entre les Antillais et les Africains. Il faut crever l’abcès. Comment faire du lobbying pour les Noirs, si au sein des Noirs, il y a des problèmes. Comment le CRAN peut-il faire pour fédérer les Antillais ? » « C’est la couleur de notre peau, discriminante, qui nous unit Antillais et Africains », a rétorqué Louis-Georges Tin.