RHUM
Risque de pénurie de rhum en métropole
« Pour une intervention du chef de l’Etat »
Alors que Spiridom (société d’exportation des rhums Clément, JM et Damoiseau), annonçait l’installation d’un bureau à Shangaï pour la mi-avril, la confrérie des rhumiers antillais n’a eu de cesse d’œuvre dans les coulisses du salon pour obtenir le déblocage du contingent de rhum à l’export. Actuellement plafonné à 90 000 HAP par an, les rhumiers ont demandé à la commission européenne de le relever de 30 000, avec une première étape à 18 000. La direction générale de la concurrence a Bruxelles semblait inquiète des conséquences d’un blocage de ce contingent et la demande de relèvement a été adressée par les planteurs à Bruxelles en décembre 2005. Aujourd’hui, c’est la direction juridique de, la Commission qui a mis une opposition de principe. « La direction de la concurrence n’avait rien dit au début, maintenant, elle commence à tiquer », indique-t-on chez les rhumiers. Ceux-ci plaident pour une intervention directe du président de la Commission, Joan Manuel Barroso sur demande des autorités françaises. D’où les rencontres avec le conseiller outre-mer de Jacques Chirac, Louis Lefranc. « Si l’intervention a lieu, nous aurons une réponse en avril ou mai… Ca ne serait pas trop tard », selon Grégoire Gueden, de Spiridom. Sinon, dès juin, il n’y aura plus de Damoiseau, et en octobre, plus de Clément, voire plus du tout de rhum antillais sur le marché français ! « Ce que nous faisons en France nous permet de faire de l’international. Ce n’est pas depuis la Martinique ou la Guadeloupe que nous pourrons exporter dans le monde ! » Un avis partagé par Vanessa Laguerre, responsable de la structure de commercialisation de La Mauny et Trois-Rivières à Paris.