A l'homme qui m'a donne envie
Un thriller familial, sentimental et psy entre Paris et la Guyane
Jusqu’au 6 novembre, en attendant la tournée aux Antilles et en Guyane, le Martiniquais Mike Fédée et la Guadeloupéenne, Nathaly Coualy sont à l’affiche au théâtre Clavel à Paris dans « A l’homme qui m’a donné envie » par la compagnie théâtrale d’Ile de France et d’Outre-mer.
Emancipation et quête de soi, de l’identité et de l’unité familiale sont les ingrédients de la pièce de théâtre de Stéphane Clerget que met en scène Gilles-Marie Valet. Yvan (Mike Fédée) est un jeune homme prisonnier du souvenir de sa mère… « Laisse-moi cesser de vivre tranquille », lance Nathaly Coualy avec une pointe légère d’accent créole. Elle est Rose, ex-reine du carnaval de Cayenne, et la mère névrosée, d’Yvan, lui-même fan des pilotes de ligne... Yvan a des comptes à régler avec son père et pousse la porte d’un psychanalyste… Il va s’y découvrir… Cette histoire se passe à Paris, mais parle aussi métaphoriquement des liens entre la France et ses territoires d’outre-mer. La Guyane y apparaît comme le lieu des origines (la mère) et celui de l’avenir. Car Rosa est Guyanaise et Yvan, métis. Ce dernier va rejoindre sa grand-mère dans la capitale…
« Les dauphins sont des requins pédés »
Tout ou presque se passe dans le cabinet du psychanalyste (Antoine Herbez). On y parle debout, laissant le divan inutile… Une rencontre singulière offre à chaque personnage un miroir aux origines et permet la traversée des apparences. « Les dauphins sont des requins pédés », lâche le jeune homme. En une métaphore, surgit la thématique de « la différenciation toujours condamnée à la solitude et au manque »… Evidemment, le psy n’est pas n’importe qui (l’auteur et le metteur en scène sont tous les deux pédopsychiatres à la ville et dans les medias). « C’est une comédie dramatique avec des passages assez drôles, disait l’auteur lors de la création de la pièce au festival Autrement gay de Saint-Etienne, notamment avec la mère, très piquante. En tout cas, ce n’est pas une tragédie puisque ça se termine bien. Disons que c’est un drame très familial. » Ca ressemble pourtant un peu à une tragédie grecque mâtinée de la problématique contemporaine de la diversité dans la France du mariage pour tous…
FXG, à Paris
Jusqu’au 6 novembre, 3 rue Clavel, Paris 19