Acquittement de Kevin Zobda
Kevin Zobda acquitté par la cour d’assises de Charleville-Mézières
Kevin Zobda, un jeune Antillais de 27 ans, a été acquitté par la cour d’assises d’appel de Charleville-mézières, vendredi soir. Ce jeune homme de famille martiniquaise, né en Guadeloupe, venait de passer 31 mois en prison après avoir été condamné en septembre 2012 par la cour d’assises de Reims à huit ans de réclusion criminelle pour viol.
Pendant deux jours, les jurés ont écouté les débats qui ont mis face à face deux versions bien différentes des faits. Celle de l’avocat général et de la plaignante, une Rémoise aujourd’hui âgée de 37 ans, se résume ainsi : dans la nuit du 30 au 31 octobre 2010 à Reims, une jeune femme de 35 ans qui a oublié son téléphone, a quitté la soirée à laquelle elle participait parce qu’elle s’est brouillée avec sa sœur. Dans la rue, elle rencontre Kevin qui lui propose de venir téléphoner depuis son domicile proche, ce qu’elle accepte. Sur place, après lui avoir proposé de fumer un joint, il prend son téléphone pour appeler un ami afin qu’il vienne la chercher. Comme la jeune femme trouve le temps long, elle fait mine de partir. C’est alors qu’il sort un pistolet automatique, en actionne la culasse et lui propose un rapport sexuel avant de la déshabiller. Celle-ci lui dit alors qu’elle a le sida. Il cherche des préservatifs, en vain. S’absente et l’enferme le temps d’en trouver. Il revient avec un emballage en cellophane de concombre. Elle s’est rhabillée. Mais, résignée, elle se laisse faire, pleure… Une fois le rapport achevé, Kevin déverrouille la porte et la laisse partir. C’est en bas, dans la rue, que la jeune femme avertit des passants qu’elle a été violée. L’avocat général a dressé de Kevin Zobda un véritable portrait de prédateur. Me Ursulet, en défense, a opéré un contre-interrogatoire qui a déstabilisé la plaignante et les jures. En fait de menace avec arme, si un pistolet automatique était bien posé sur la table, Kevin affirme ne pas l’avoir touché… « Quand il est parti chercher des préservatifs, pourquoi la plaignante n’a-t-elle pas tenté de s’enfuir, de téléphoner, de crier ? C’est parole contre parole », a lancé aux jurés l’avocat martiniquais.
« Je suis innocent, a déclaré l’accusé, selon le chroniqueur judiciaire du quotidien local, L’Ardennais, et je n'ai pas violé Madame […] La prison ? C'est dur pour moi… Ma vie est gâchée à cause de cette femme qui n'assume pas ce qu'elle a fait ». Vers 20 heures, hier, Kevin Zobda était acquitté des faits de viol, mais était condamné à un an de prison pour le délit de détention et usage de stupéfiants en récidive. Sa détention préventive couvre toutefois la peine prescrite.
FXG, à Paris