Admiral T au reggae sun ska
Interview d’Admiral T réalisée avant son passage au Reggae Sun Ska à Pauillac, en Gironde en août.
Admiral T en scène avec les plus grands
L’enfant de Boissard a enflammé le Reggae Sun Ska vendredi 5 août, festival près de Bordeaux, où se produisent pendant trois jours les meilleurs spécialistes du genre (Stephen Marley, Toots & the Maytals…). Interview cinq minutes avant d’entrer en piste devant 20 000 spectateurs.
Qu’est ce que cela t’inspire de partager l’affiche avec les plus grands noms du reggae ?
J’avais déjà participé au Reggae Sun Ska il y a deux ou trois ans. C’est un grand festival reggae donc, je suis forcément content d’être là.
Ce n’est pas difficile de convertir le public au Dance Hall alors qu’il s’attend plutôt à écouter du reggae ?
J’adore ce genre de challenge. Certains de ceux qui sont là ce soir me connaissent, mais c’est vrai que c’est surtout un public amateur de reggae roots (reggae dans sa forme la plus classique, NDLR) . Mais dès qu’il y a une bonne énergie sur scène, les spectateurs adhèrent.
A quel moment intervient le Reggae Sun Ska, tu es en tournée pour promouvoir ton troisième album, « Instinct Admiral » ?
J’ai déjà fait la tournée de l’album, en fait, puisque l’album a déjà un an. J’ai beaucoup tourné en donnant des concerts, en me produisant dans les clubs.
Je continue à faire quelques dates de cet album très eclectique, que j’ai fait de manière très instinctive, d’où le nom « Instinct Admiral ». J’ai invité les gens que j’apprécie beaucoup comme La Fouine, Medine (sur le morceau « Viser la Victoire », premier extrait de l’album, NDLR).
Tes textes sont toujours très revendicatif. Que penses-tu de la situation sociale aux Antilles ? La situation s’est améliorée depuis les grèves de 2009 ?
C’est un combat nécessaire, qui sera toujours nécessaire. Tant qu’il y a aura des monopoles, le problème demeurera.
Aujourd’hui, on voit que, malgré les grèves, malgré le mouvement, le gouvernement n’a pas respecté sa parole. Aujourd’hui, l’essence est même plus chère qu’en 2009.
Ce n’est pas spécifique aux DOM, dès qu’il y a des monopoles, ce genre d’abus existe.
J’avais fait un titre sur l’album, « Pété Chenn La», en référence au mouvement. Mais aujourd’hui, il faut continuer à s’organiser pour contrer ces monopoles et forcer les choses. Parce qu’on se heurte toujours à des résistances dès qu’on dénonce les vrais problèmes.
Quand on voit aujourd’hui, le prix des billets pour venir en France depuis la Guadeloupe ou la Martinique, c’est hallucinant.
Tu écris le quatrième album en ce moment ?
Ah mais moi, j’écris tous les jours. Toi, tu travailles tous les jours, c’est la même chose pour moi. Je ne m’arrête jamais.
Je sors toujours des titres sur internet, je collabore avec d’autres artistes. Beaucoup de morceaux sont déjà écrits mais j’ai d’autres projets à terminer avant de me lancer sur un quatrième album.
Je travaille differemment quand je travaille sur un album. Pour l’instant, je me laisse guider par mon inspiration. Je fais une musique tellement instantanée que je ne peux pas attendre la sortie de l’album suivant pour la sortir. Je la diffuse sur le net.
Et puis, mes fans peuvent aussi me retrouver sur scène, dans le DVD, le premier vrai live, enregistré lors de mon concert au Zénith en décembre 2010.
Propos recueillis par Guillaume Decaix