Admiral T : "I am Christy Campbell"
Depuis six mois, Admiral T prépare la sortie de son 5e album, "I am Christy Campbell" pour le 17 novembre. Il y a d'abord eu une application pour les smartphones, puis la sortie du clip "Si'w enmé mwen" avant celui à venir de "Zonbi", un projet de magazine dédié à l'artiste et un concert au dernier étage de la tour Montparnasse, le 11 décembre avant une tournée aux Antilles, puis en 2015 dans l'Hexagone et à l'étranger avec un Zénith (son 3e en solo) en point d'orgue. Interview.
"Anvi laché mwen"
Pourquoi avoir choisi de communiquer six mois à l'avance sur cet album ?
Nous avons eu la volonté de communiquer six mois à l'avance car cet album est un concept différent. "I am Christy Campbell" est plus personnel que les précédents tant par l'approche des thèmes que par par les thèmes eux-mêmes. J'ai mis en avant le chant, la voix, la mélodie. Auparavant, ce qui était mis en avant, c'était le dance hall. Sé sa ki ka changé. 20 ans après, je pense que le public est prêt à m'entendre sur un style que j'ai toujours aimé. C'est ce que j'ai voulu montrer avec "Si 'w enmé mwen", car je savais que je surprendrai. Ma famille et mes proches me disent que c'est un chef d'oeuvre. J'en suis super fier !
"Si'w enmé mwen" est un zouk love, mais il y a également du gwoka. Parlez-nous de ce morceau, Zonbi.
"Zonbi" est une reprise de Germain Calixte dit Chaben. Nous avons tourné le clip devant sa case à Port-Louis, également à à l'usine de Beauport. Comme dans l'album "Mozaik Kréyol", je reprends toutes les composantes de notre culture. Mais cet album, je l'ai fait à la vibe, au feeling, sans me poser de question. J'ai proposé ce dont j'avais envie. Anvi laché mwen...
Vous dîtes que c'est un album plus personnel. En quoi ?
C'est un album guadeloupéen et créole. Mes thèmes restent les valeurs de l'amour, du respect, du travail, mais par l'approche, je me dévoile davantage. Je parle de ma mère, de ma famille, c'est plus intime.
Pour autant, il y a quelques collaborations...
On retrouve mon complice Kalash (Di mwen), Nyla (Body calling)... C'est Nyla qui m'a sollicité. Elle m'a envoyé le titre et elle a accepté qu'on l'inclue dans l'album. Même chose avec Clayton Hamilton (Mamacita) qui m'a envoyé lui aussi son titre.
C'est votre premier album en tant que producteur...
Ca marque aussi mon évolution. J'ai travaillé jusqu'alors avec Don Miguel et je sais ce que c'est le travail de producteur. Un producteur doit mettre en avant l'artiste, avoir un projet de carrière pour lui. Aujourd'hui, je prends mon indépendance avec ma société de production et cet album. C'est un projet identitaire et culturel. Avec cette société de production, on espère aussi pouvoir aider des jeunes. On a beaucoup de talents en Guadeloupe et on a besoin d'aller plus loin.
Comment portez-vous le rôle que l'on vous prête de porte-parole de la jeunesse ?
Je n'ai pas choisi de devenir un artiste, ça s'est imposé à moi et j'ai senti que c'était ma voie. Je suis considéré comme un porte-parole de la jeunesse, mais c'est naturel ! S'il y en avait d'autres, ça serait mieux. Porte-parole ou pas, je défends ce qu'il y a à défendre. Je dis ce que j'ai à dire même si j'ai un peu vieilli !
Comment êtes-vous perçu à l'international ?
En Europe, au Canada, on a fait tous les grands festivals. Au Canada, j'étais étonné de voir autant de journaliste et de faire la une d'un grand quotidien national. Malheureusement, dans l'Hexagone, ce qu'on fait, c'est par nous-mêmes. Il y a de gros festivals en France dont les portes nous restent fermées alors que les Belges ou les Allemands ne posent pas de problème.
Est-ce qu'on vous reverra au cinéma ?
J'ai aimé faire "Neg mawon" et j'attends qu'on me propose quelque chose même si je suis d'abord chanteur. Jean-Claude Barny m'a proposé de tourner dans son prochain film, "Le gang des Antillais", mais je ne sais pas encore...
Propos recueillis par FXG, à Paris