Air Austral
Gérard Ethève, pdg d’Air Austral
« Des hausses de pétroles bien gérées mais mal vécues »
Comment se portent les lignes vers la Nouvelle-Calédonie et Sydney ?
Il faut qu’on stabilise… Ca fait quelques années qu’on a ouvert et on a, à peu près, atteint nos objectifs en termes de passagers, mais on n’a pas les passagers sur les tronçons qu’on avait imaginé. On a, par exemple, un trafic Paris-Nouméa et Nouméa-Paris qui est au rendez-vous ; un trafic Réunion-Nouméa plus important que ce qu’on avait prévu, un trafic Réunion-Sydney qui marche bien, mais on n’a pas du tout de trafic Paris-Sydney, Sydney-Paris. Ca, c’est un échec mais c’est compensé par les autres secteurs de la ligne. La ligne fait Paris Saint-Denis Nouméa Sydney et ne peut changer de route.
Comment avez-vous vécu les hausses des prix du kérosène ?
On a bien géré mais on a mal vécu ! Du 1er avril 2010 au 31 mars 2011, on a eu un surcoût de kérosène à consommation constante de 28 millions d’euros. Or, nous avons terminé l’année en ne perdant que 1.8 M€ quand on aurait dû en perdre 28 (par rapport aux 22 puisqu’on a fait 7 millions de bénéfice l’année dernière). On a donc bien corrigé le tir mais le prix du kérosène est un vaste sujet et je cite la parole du président de IATA qui dit que le prix du pétrole est un désastre pour le transport aérien, et je pense que le sujet du moment pour tous les transporteurs, c’est le prix du kérosène.
Quel regard portez-vous sur la concurrence quoi s’agite en ce moment, notamment à Saint-Denis ?
Le problème dans la vie, c’est de ne pas s’agiter. Il faut faire les choses sereinement et c’est ce qu’Air Austral a fait en allant progressivement. Nous n’allons pas gérer notre réseau et notre développement en fonction de ce que fait la concurrence. Notre base, c’est la desserte France Réunion que nous couvrons aujourd’hui à hauteur de 42 % de parts de marché fa ce à Corsair et Air France. On est devenu leader et je suppose que ce n’est pas sans raison. Ca veut dire que la qualité de la compagnie et la qualité des avions, la ponctualité, le niveau tarifaire satisfont la clientèle. On est à 97 % de ponctualité et 74 % de remplissage toute activité confondue et 82 ou 83 % sur l’axe Réunion Paris.
Les conventions aériennes signées avec la délégation interministérielle à l’égalité des chances des Français d’outre-mer arrivent bientôt à terme. Vous n’avez jamais voulu les signer, pourquoi ?
Ce n’est pas que je ne suis pas d’accord avec les conventions ! M. Karam a voulu que les entreprises signent et s’engagent à faire des tarifs bas. Je faisais déjà beaucoup plus que ce qu’il ne me demandait. Pourquoi voulez-vous que je signe un papier par lequel je m’engage à faire ce que je fais depuis trois ou quatre ans ? Je n’ai pas signé de document, mais j’ai fait bien davantage que ce que M. Karam souhaitait.
Où en est le projet des A 380 ?
C’est toujours prévu pour notre filiale Outre-mer 380. Ils sont commandés par Air Austral mais ils seront exploités par Outre-mer. Le premier sera en service au 1er trimestre 2014
Et toujours avec Air Caraïbes ?
Ah ! Ca, c’est… On n’en est pas là mais ce n’est pas impossible.*
Propos recueillis par FXG (agence de presse GHM)
* Air Caraïbes, contactée à la suite de cet entretien nous a fait dire : « Ca fait partie des possibles. Le problème, c’est l’utilisation des A 380 dans les périodes de creux. Dans les périodes de haute saison, c’est ok… On est attentif et on reste à l’écoute. »