Albert Dupuy en Kanaky
L’homme de Grenoble
En Guadeloupe, lorsqu’il était sous-préfet de Pointe-à-Pitre, à la fin des années 1990, il lui est arrivé de repasser lui-même un coup de peinture blanche là où des militants de la centrale syndicale indépendantiste, l’UGTG, avaient tagué quelque mot d’ordre sur la façade de sa sous-préfecture. Sans tambour, ni trompette. De la même manière, il n’avait pas peur d’aller se faire couper les cheveux chez un coiffeur qui n’était autre que le frère du leader de l’UGTG et qui maniait allègrement le coupe-chou ! Il en souriait, mais il savait aussi écouter ce qui lui remontait de la rue… Albert Dupuy qui a débuté dans les hautes sphères de l’Etat comme chef cabinet de Claude Cheysson, alors ministre de Relations extérieures, a quitté son premier poste outre-mer (la Guadeloupe), pour occuper pendant quelques années l’ancien fauteuil de Maurice Papon pendant la seconde guerre mondiale, secrétaire général de la préfecture de la Gironde. En 2004, Albert Dupuy retourne en outre-mer pour devenir le préfet de Saint-Pierre-et-Miquelon... Entre 2006 et 2007, on le retrouve directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Emploi… Le dimanche 7 mai 2007, il est au ministère de l’Intérieur, quand Nicolas Sarkozy est proclamé élu à la présidence de la République. Deux mois plus tard, il prend la direction des Vosges et y devient préfet en titre. Dix-huit mois plus tard, le 11 décembre 2008, il rejoint Grenoble. Son remplacement par Eric Le Douaron est annoncé le 21 juillet 2010 dans une déclaration du président de la République, en réponse aux violences ayant eu lieu dans le quartier de la Villeneuve, suite à la mort d'un braqueur abattu par la police. Interrogé à cette occasion par France Bleu Isère et repris par France Inter et France Info, Albert Dupuy déclare : « C'était une surprise absolue. (...) Mon sentiment personnel, c'est que je vis des heures difficiles. Le préfet n'a pas d'états d'âme, l'homme vit des heures difficiles. » Fait rare à signaler, l’ensemble du corps préfectoral avait alors produit un communiqué de presse pour exprimer sa solidarité à un préfet jugé exemplaire par ses pairs. Agé de 63 ans, Albert Dupuy rejoint le Caillou avec une volonté d’écoute, mais aussi de fermeté.
FXG (Agence de presse GHM)