Alessandra Sublet sur C a vous
Dans les coulisses de C à vous
Quatre ans que France 5 travaillait sur C à vous, l’émission d’access prime time qui a débuté en septembre dernier et flirte presque avec le million de téléspectateurs.
Il y a eu 30 ou 40 projets et trois pilotes avant que 3e œil, société de production, n’emporte le morceau et n’installe son plateau rue Oberkampf, en plein Paris. « Philippe Viltjama (alors directeur des programmes de F5, ndlr) m’a dit, raconte la chef de cuisine guadeloupéenne Babette de Rozière : Vous êtes le fil rouge en alternance avec Julie Andrieu et nous, on raconte ce qui s’est passé dans la journée… » A 17 heures, Babette est déjà aux cuisines, sur le plateau. L’invité du jour est José Garcia et le plat mitonné, une escalope à la crème et au citron vert. Dans l’entrée, les vestiaires : une rangée d’armoires métalliques portant des noms : celui de l’animatrice vedette, Alessandra Sublet, et ceux de ses chroniqueurs : Emmanuel Maubert, Jérémy Michalak, Philippe Gaudin, Nathalie Lévy... Vers 17 h 30, Alessandra descend les marches de sa loge bureau pour enregistrer son « coming next », la bande annonce diffusée après C dans l’air. L’ambiance est conviviale et détendue, si ce n’est que l’heure du direct approche. Bruno Piney, réalisateur, raconte les début de l’émission : « On a décliné l’atmosphère de l’émission de Canal +, En Apparté, à la sauce Alexandra. On a eu des pains à l’antenne, mais la fraicheur d’Alessandra et le direct ont fait le reste ! » Alexandre, l’assistant de Bruno, débarque avec des confettis et des cotillons. C’est pour le pré-générique, le « prégèn’ », en langage C à vous. « 30 seconde de programme pour se faire plaisir, commente Alexandre. Ca contribue à l’ambiance et à l’identité de l’émission. » Emmanuel Maubert répète sa chronique télé, affublé d’une paire de lunettes en plastique et d’un nez de cochon. « Je parle de TF1, de M6, de France 3… Le mot d’ordre, c’est de parler de ce que tu veux et pas d’être un bulletin de programme de France télévisions ! »
José Garcia dans les embouteillages
A 18 h 30, Le premier invité, Patrick Peloux, le médecin urgentiste, arrive (c’est sa troisième invitation, mais jamais à dîner comme Laurent Joffrin de Libé…). A 15 minutes de l’antenne, José Garcia n’est toujours pas là… Il est en route… « C’est chaud dans deux minutes ! », Alexandre sonne l’alarme. Michalak, en plateau, hésite à s’affubler d’un ensemble lunettes-nez au profil de canard… « C’est ridicule… Même pour des chiffres et des lettres, je ferais mieux ! » Il choisit néanmoins le groin de cochon. Le téléphone sonne. « Qu’est-ce que je peux faire ?... ok. » Jérémy a un problème de livraison de canapé ! Il se tourne vers Babette : « Qu’est-ce qu’on va manger ? » « Des beignets de mardi gras. » Alessandra arrive à son tour : « Pourquoi on ne mettrait pas la Compagnie créole ? C’est carnaval… » Le coiffeur tente en vain de s’approcher de Jérémy Michalak. Maubert demande à Babette d’aller se changer. « Manu y veut zouker avec toi ! », lui lance Alessandra avant de faire crier un sifflet en papier roulé. Pouët ! « L’instrument le plus cheap au monde : la langue de belle-mère ! » Poët ! Babette revient en robe de touloulou. Alessandra répète son texte. Musique, masques, danse et pitrerie… Les 30 secondes de « prégèn’ » sont en boîte. Il est l’heure. José Garcia est encore dans les embouteillages et une alerte enlèvement vient de tomber. Panique maîtrisée car… Top plateau ! 20 minutes passent, Patrick Peloux quitte l’émission… Toujours pas de José Garcia. La régie s’affole, Alessandra tient la dragée haute à l’angoisse de l’animatrice esseulée au moment du direct ! Garcia n’a pas pris le bon itinéraire. La régie envoie un best off à l’antenne. Le coiffeur fait la gueule. Alessandra a dit qu’il ne l’avait pas loupée… « Ils travaillent ensemble depuis M6 », tempère une assistante. Mais ça y est, José Garcia arrive, en courant. Déjà sapé et maquillé… l’émission est sauvée, même si ce soir son escalope a eu le temps de refroidir…
FXG (Agence de presse GHM)
ITW Alessandra Sublet
« Les audiences sont au rendez-vous »
C est a vous est une des émissions de la série en C, C l’info, C a dire, C dans l’air… Ya t-il un point commun à ces émissions ?
Elles sont toutes bonnes (rires) ! Et pour prendre appui sur nos petits camarades qui étaient là avant nous, je nous souhaite le même succès et la même pérennité.
A quoi expliquez-vous le succès de C à vous dans cette case particulière de l’access prime time ?
France 5 fait désormais vraiment partie du paysage audiovisuel français, notamment depuis la croissance de la TNT et des chaînes du câble. Maintenant, c’est difficile d’expliquer un succès… C’est tant mieux si le public est au rendez-vous car on met de l’énergie et de la bonne volonté chaque jour à faire une émission et on est forcément heureux de voir que le travail est reconnu par ceux qui nous regardent. Je n’explique pas le succès, mais je pense qu’il y a beaucoup de spontanéité et de naturel dans cette émission et dans l’équipe et ça joue forcément.
Subissez-vous la pression de l’audimat ?
Nous n’avons aucune pression de la part de la chaîne. Elle nous a laissé le temps d’installer l’émission. Maintenant, les audiences sont au rendez-vous ; elles sont même plus hautes que ce qu’on attendait. Mais il faut garder la tête froide et consolider les bases qu’on a. Elles sont tout de même fragiles quoiqu’on en pense.
Les téléspectateurs ont l’impression de partager votre repas… C’est dû à la mise en scène ?
C’est parce qu’on prend le public par la main tout au long de l’émission. Quand on est en cuisine, on leur explique la recette. Quand on est avec un invité, on le replace dans le contexte pour éviter que le téléspectateur comme l’invité ne soient perdus. Mais surtout, on reçoit quelqu’un comme si on était à la maison. Il y a une sorte de naturel qui s’instaure comme quand vous recevez chez vous.
Qu’est-ce qui préside au choix de vos invités ?
On peut prendre qui bon nous semble, revoir des gens qu’on n’a pas vus depuis longtemps, essayer de découvrir des gens qu’on voit souvent en télé mais sous un autre angle… Il y a un programmateur, après il y a les envies, les promotions et les propositions qu’on nous fait puisque certains ont envie de venir et ça c’est une bonne nouvelle.
Les internautes se disputent pour savoir laquelle de vos deux chefs, Babette ou Julie, est la meilleure. Comment les regardez-vous chacune ?
Ce sont vraiment deux cuisinières différentes qui ont autant de talent l’une que l’autre. Ce sont aussi deux cuisines différentes ; elles n’utilisent pas les mêmes ingrédients ; elles n’ont pas le même savoir-faire… Très franchement, la seule chose qui les différencie, c’est leur culture et l’expérience du métier qu’elles ont. Babette a eu un restaurant, travaillé en cuisine. Julie a beaucoup voyagé et nous revient avec des idées nouvelles, donc le mix des deux est exceptionnel.
A part Renaud Saint-Cricq, tous vos chroniqueurs sont passés par la radio. C’est l’école Alessandra Sublet ?
Dans ce métier, la radio est une super école. Et je pense que, au-delà d’être une école, c’est un super média parce qu’il est souvent en direct, souvent empreint de spontanéité, et d’ailleurs ce qu’on arrive à faire dans C à vous est collé un petit peu aussi sur le principe radio : c’est-à-dire qu’on dit les choses quand on a envie de les dire et on se déplace comme on a envie de se déplacer. On n’est pas figé à un endroit ou à une caméra. On évolue comme chez soi.
Nicolas Poincaré est une voix familière avec ses grands reportages sur France Info. Qu’attendez-vous de lui ?
Il apporte à l’émission une crédibilité journalistique et un point de vue qu’il a de par son expérience et que moi je n’ai pas parce que je ne suis pas journaliste. Nicolas Poincaré peut réagir sur les sujets de fonds qui intéressent notre public et nourrir la réflexion avec des éléments que lui seul peut apporter.
Quel est votre meilleur moment de télévision ?
Le meilleur que je garde, même si un jour chasse l’autre, c’est C à vous parce que c’est la première vraie aventure dont j’ai les rennes ; c’est la première vraie responsabilité que j’ai en tant qu’animatrice et c’est le direct tous les jours, donc la surprise. Elle était là hier, elle sera peut-être là ce soir et c’est ce qui m’excite dans ce métier, cette adrénaline là !
Quel a été votre invité le plus difficile ?
J’ai eu beaucoup d’appréhension avant de recevoir Jean d’Ormesson de part sa personnalité et sa culture et finalement c’est passé comme une lettre à la Poste parce qu’il a été sympa et généreux. Mais ma meilleure invitée jusqu’à maintenant a été Valérie Lemercier qui nous a fait le show du début jusqu’à la fin.
Quand vous ne faîtes pas de la télé, que faîtes-vous ?
Je fais du sport, je cours beaucoup, et je m’occupe de mon chien, un jack russell.
Avec un père et un cousin footballeur, où en êtes-vous avec le ballon rond ? Amour ou haine ?
Oh ! C’est toujours l’amour du ballon rond ! De toute façon, je continue à suivre l’Olympique lyonnais.
Que connaissez-vous de l’outre-mer et qu’est-ce que ça représente pour vous ?
Mes parents habitent à Saint-Barthélemy et j’ai une vraie affection pour les Antilles parce que j’y ai beaucoup été quand j’étais plus jeune, notamment en Martinique, et je suis ravie de retrouver toute la douceur et le piment des Antilles avec Babette, un vrai rayon de soleil.
Que ferez-vous dans cinq ans ?
Je ne sais déjà pas ce que je ferai dans un an, alors imaginez dans cinq ans…
Propos recueillis par FXG (Agence de presse GHM)