Année des outre-mer français
Mitterrand, Penchard et Hortefeux ouvrent l’année des outre-mer
Le président de France Télévisions, le conseiller outre-mer de Matignon, de nombreux parlementaires et une grande partie du gotha ultramarin de Paris étaient réunis, hier midi, à l’hôtel de Beauvau pour écouter Brice Hortefeux, Frédéric Mitterrand, Marie-Luce Penchard et Daniel Maximin donner le signal du début de l’année des outre-mer français.
« Un engagement du président de la République à la suite des troubles sociaux qu’a connu la Guadeloupe en 2009… » Brice Hortefeux rappelle la genèse de cette année des outre-mer, les états généraux, le conseil interministériel de l’Outre-mer. « 2011 est une année pour répondre à l’attente des 2 millions d’Ultramarins peu connus des métropolitains. » Brice Hortefeux annonce « 40 actions partout en France. » Frédéric Mitterrand enchaîne : « Il faut un décentrement du regard mais il faut aussi structurer, professionnaliser et valoriser les potentiels comme les patrimoines. » Et li annonce : a fête de la musique sous le signe de l’outre-mer, un prix en l’honneur de Patrick Saint-Eloi, un hommage à Euzhan Palcy au festival de Cannes. Césaire sera au Panthéon en avril et au Grand Palais, avec Lam et Picasso. Le musée du quai Branly, le Centre des monuments nationaux, la Villette, Orsay, le centre national chorégraphique de Tours, France Télévisions, mais encore la Fondation Clément, le musée Dapper et nombre de salles de théâtre, de concerts et de festivals vont se mobiliser cette année. Pour Marie-Luce Penchard, cette année doit être l’occasion de « tourner une page marquée par trop de paternalisme. » Elle insiste sur le côté interministériel : Le ministère de la Défense organise une exposition sur la Dissidence et les Français d’outre-mer dans les 101 préfectures de France et mettra à disposition les livres de bord de la Compagnie des indes. L’Education nationale fera circuler son exposition dans 6 000 lycées de France.
« Lumière des outre-mer »
Enfin Daniel Maximin est invité à décliner son programme : « Nous n’avons pas voulu faire des manifestations trop spécifiques avec le budget… En se disant on va faire, ci, on va faire ça… Non, l’Hexagone accepte et accueille l’outre-mer dans beaucoup de grandes manifestations. » Les journées du patrimoine, la fête de la science, le salon du livre, Printemps des poètes, nuits des musées, Festival banlieue bleue, Carnaval à Bordeaux et Paris... « Ce n’est pas pour autant du doudouisme », se défend le commissaire qui cite aussitôt le jardin d’acclimatation transformé en pôle d’excellence de l’outre-mer ou encore la serre tropicale de Nouvelle-Calédonie au jardin des plantes.Le mois de mai sera consacré au dix ans de la loi Taubira. Il laissera après Françoise Vergès, présidente du comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, le temps de développer. Il insiste plutôt sur la dissidence et les bataillons du Pacifique pendant la dernière guerre. Le quai Branly mettra en avant ses collections d’outre-mer. La Villette accueillera une rue créole en mai avant que la Nouvelle-Calédonie n’y prenne ses quartiers en juillet pour promouvoir les Jeux du Pacifique. La Polynésie s’installera à la mairie du 1er arrondissement en juin et celle du 6e accueillera une exposition dédiée à l’ensemble des outre-mer. L’outre-mer sera encore fortement présent au salon du Bourget, au salon de l’agriculture, à la foire de Paris... Mais pour commencer, rendez-vous le 2 février pour le lancement des « lumières des outre-mer » avec une mise en lumière du Palais Bourbon. Les douze colonnes de sa façade orientée sur la Seine et la Madeleine, seront illuminées aux douze couleurs du logo de l’année des outre-mer français, représentant chacune l’un des douze territoires français d’outre-mer.
FXG (agence de presse GHM)
110
Pas moins de 110 événements sont répertoriés dans le programme officiel. Il faut dire qu’on y a intégré par exemple le festival de Gwo ka de Sainte-anne ou Le Vibration Caraïbe de Paris, qui sont récurrents. En suis de ceux-là, on décompte 12 colloques Le programme a des point forts comme l’exposition Césaire, Lam et Picasso au Grand Palais, Euzhan Palcy à Cannes, le SMA sur les Champs Elysée le 14 juillet ou les Jeux du Pacifique en Nouvelle-Calédonie. Mais Guy Dupont, de la Fédération des entreprises d’outre-mer, regrette que le volet économique soit mis de côté. Patrick Karam regrette de son côté « l’élitisme » des manifestations et l’absence d’un volet international. Il s’est aussi plaint de la mise à l’écart des associations ultramarines de métropole. Grégoire Guéden, en charge de l’année des outre-mer pour le groupe Bernard Hayot, et qui s’occupe de l’opération « Un jardin en Outre-mer » au jardin d’acclimatation, rétorque que l’on va toucher 350 000 à 400 000 personnes en avril et qu’au-delà du volet culturel, artisanal, il y aura un volet économique fort. Le centre spatial de Kourou, le nickel de Nouvelle-Calédonie seront là tout comme les Réunionnais pour présenter leur plan d’accès à l’autonomie énergétique, et GBH témoignera de son activité à l’international… « Nous allons apprendre aux gens à se demander combien rapporte l’outre-mer à la métropole plutôt que combien ça lui coûte ! »
Mitterrand annonce l’outre-mer comme une de ses priorités
Le ministre de la Culture a annoncé qu’il se rendrait cette année à la Réunion, à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie, » Il a par ailleurs annoncer qu’il avait demandé au directeur du CNL de faire traduire les principaux classiques français en créole. Enfin, l’agence de promotion culturelle de l’Outre-mer en métropole devrait devenir une réalité. « Je travaille avec Marie-Luce Penchard en harmonie totale. »
En Outre-mer
Le musée régional de la Martinique accueille une exposition d’archives de la Guadeloupe et de la Guyane de 1635 à 1940 et la Polynésie sera l’hôte de la nuit des musées à Fort-de-France. La Guyane accueillera les états généraux du multilinguisme avec les langues créoles et guyanaises, mais il y aura aussi un dialogue pour la première fois avec une dizaine de langue de l’Océanie. La Guadeloupe accueillera un congrès des écrivains de la Caraïbe. Ces manifestations ont pour but, selon Daniel Maximin, de montrer que leur insertion régionale ne s’oppose pas à leur insertion dans la République. » A Cayenne, une maison des cultures de la Guyane va s’installer au sein de l’hôpital Macé. Des études sont en cours pour les Antilles et la Réunion. Cette dernière exposera les registres d’affranchissement des esclaves.
La phrase de Marie-Luce Penchard
« Cette année des outre-mer doit mettre à mal les clichés qui déforment trop souvent la perception que l’on a des Ultramarins en métropole et les Ultramarins le sachant ont l’impression d’être mal aimés. »