Au palais d'Iena
Micro-finance outre-mer
Le conseil économique, social et environnemental (CESE) a adopté mardi après-midi un avis relatif au micro-crédit dans les outre-mer. C'est Pierrette Crozemarie (du groupe CGT et vice-président de la délégation Outre-mer du CESE) qui a présenté ce dossier pour la délégation outre-mer. Les CESE estime que c'est une piste importante pour développer l'insertion sociale dans les Outre-mer. Pour preuve, Mme Crozemarie cite un chiffre : "91 % des créateurs d'activités sont encore dans l'emploi trois ans après cette création." L'association pour le droit l'initiative économique (ADIE), leader dans la micro-finance, a accordé 16 600 micro-crédits en 2014. Sur les 13 400 micro-crédits professionnels, 3000 ont été octroyés à des personnes en outre-mer. Et sur les 3000 micro-crédits personnels, environ 10 % ont été accordés en outre-mer. Selon Mme Crozemarie, le micro-crédit est une vraie piste de développement à condition que ce micro-crédit soit accompagné dans sa phase de montage et dans la phase de pérennisation du projet ainsi financé. C'est avec les projets montés par des femmes que les réussites semblent les plus éclatantes.
Le succès du micro-crédit en outre-mer tient au fait qu'il vient en remplacement du rôle que refusent de jouer les banques faute de pouvoir disposer de bilan ou de garanties. Le CESE préconise dès lors de miser davantage sur ces formes de micro-financement qui permettent de créer des emplois en investissant des sommes relativement modestes (de 2500 à 3700 euros pour un emploi accompagné). A ce titre, il suggère que la Caisse des dépôts et consignations et l'Agence française de développement mettent leur ingénierie financière au service de cette économie sociale et solidaire. Le Cese lance aussi un appel aux investisseurs privés que sont les banques et les assurances. "Ces acteurs interviennent déjà dans la micro-finance à Madagascar ou dans les Caraïbes, assure Mme Crozemarie. Ils ont donc un savoir-faire qu'ils pourraient mobiliser dans les territoires d'Outre-mer." Et pour rassurer ces acteurs, le CESE rappelle qu'il existe dans l'Hexagone des micro-assurances qu'il suffirait d'adapter en outre-mer. Enfin, le CESE qui rappelle que le micro-crédit n'est ni un produit marchand ni une aide sociale, propose de mobiliser la société civile afin qu'elle soutienne la diversité des projets locaux par la finance solidaire et participative.
FXG, à Paris
L'insertion des jeunes
Un autre avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) doit être voté ce mercredi. Il concerne l'insertion sociale et professionnelle des jeunes ultramarins. Le projet d'avis porté par le professeur Eustase janky (Guadeloupe) propose l'amélioration des données statistiques sur les jeunes au cours de leur formation, l'amélioration de l'offre scolaire et universitaire en favorisant la scolarisation dès l'âge de 2 ans, en améliorant la transition entre le lycée et la fac et en multipliant l'accès aux métiers d'artisanat et de la santé. il propose encore l'évaluation régulière et homogène de l'illettrisme et du décrochage scolaire comme de mieux former les jeunes et de soutenir les organismes de formation tel que le SMA. Enfin, le CESE recommande de revaloriser la mobilité des jeunes avec un dispositif de formation à l'international. Il s'agirait de développer un programme Erasmus + pour lequel la Communauté européenne accepterait de financer les études d'un Ultra-marin non pas en Europe, mais dans son bassin régional (Madagascar, Brésil, Surniname, Cuba...). Le CESE propose d'expérimenter le dispositif dans une région d'Outre-mer avant de l'étendre éventuellement à toutes les autres.