Bareigts V/S Lurel
Ericka Bareigts écourte son entretien avec Victorin Lurel…
La députée PS de la 1ere circonscription a rencontré le ministre des Outre-mer, hier à Paris. Comme elle l’avait fait, quelques semaines plus tôt, avec le ministre du travail, Michel Sapin, Ericka Bareigts comptait aborder des sujets comme l’emploi, les aides au développement, la défiscalisation, les exonérations de charges sociales, la BPI, la répartition de la richesse, le dialogue social, les conventions collectives et les structurations de branches. Elle comptait aussi, dans le cadre de la lutte contre la vie chère, déposer le dossier de la plateforme logistique coopérative sur le bureau du ministre… Aucun de ces sujets n’a pourtant été évoqué « Je n’ai pas pu discuter avec le ministre, a déclaré l’intéressée à l’issue de cette entrevue. Le rendez-vous a été écourté parce que le ministre n’a pas accepté le dialogue. Au refus de dialogue, je suis partie avec mes dossiers. » Quand on lui a demandé à quel moment de la conversation, le clash avait eu lieu, elle a dit, sans davantage de précisions : « On n’a pas pu aller bien loin… » C’est, semble-t-il, le nom de Gilbert Annette qui a mis fin à l’entretien. Dans quelles circonstances, le maire de Saint-Denis a-il été cité ? « J’ai demandé un rendez-vous au ministre en tant que députée, le reste n’avait rien à voir dans cette réunion. Si nous n’arrivons pas à faire un distinguo sur les choses, il y a un problème. » Le cabinet du ministre a fait savoir qu’en préambule à leur discussion, Ericka Bareigts et Victorin Lurel ont entamé « un tour d’horizon politique » jusqu'à ce que le ministre estime qu’il n’avait pas à être « partie prenante dans les affaires politiques internes à la Réunion. » « On conçoit qu’on puisse s’engueuler dans une majorité », a expliqué un collaborateur du ministre qui ajoute : « Sa porte reste ouverte. » Ericka Bareigts a décidé de demander un rendez-vous au Premier ministre pour plaider ses dossiers. « Je continuerai à défendre ce qui est bon et pour le reste je réfléchirai », a-t-elle conclu.
FXG, à Paris
…Et critique la réforme des exonérations de charges sociales
Ericka Bareigts est revenue sur la réforme des exonérations de charges sociales patronales pour critiquer la méthode du ministère : « Nous n’avons pas été sollicités. » Sur le fonds, elle critique la mesure car elle estime, au nom de l’équité, que « les territoires les plus pauvres de France n’ont pas à faire le même effort de solidarité que les autres régions de France ». La députée réfute à cette réforme sa prétention de n’être qu’un « recentrage sur les bas salaires puisque l’argent qui est actuellement affecté ne sera pas réaffecté ». Elle souligne, par ailleurs, l’utilité de ces exonérations de charges pour les salaires des cadres qui permettent aux PME d’avoir un bon taux d’encadrement favorisant, l’innovation et une présence sur les marchés publics. Le ministre a pourtant soutenu que grâce au CICE, les entreprises bénéficieraient de 320 millions d’euros d’exonération de charges supplémentaires, qui plus est financés par l’augmentation de la TVA dans l’Hexagone, mais pas dans les territoires ultramarins. « Le CICE, rétorque Mme Bareigts, c’est pour toute la France, pour toutes les entreprises, c’est bien mais ça n’est pas spécifique à la Réunion contrairement aux exonérations de charges. La moindre des choses dans ce genre de démarche, c’est aussi de consulter et de demander l’avis des uns et des autres. Et nous sommes des représentants de ces territoires. »