Biloute gwo ka
Du ka dans un festival de rock
Samedi soir, le groupe de gwo ka, Biloutegwoka, a joué la demi-finale du festival Emergenza à l’Alhambra (Paris). Une prestation qui a marqué des points pour la prochaine étape, au Bataclan.
Pour sa première participation à ce festival réservé en grande partie à la musique rock et funk. Le groupe de percussion guadeloupéen a marqué les esprits. Dès son entré en scène il rend un hommage au dernier grand maitre du ka, parti en filao à 66 ans, Guy Konkett : « Nous avons perdu un grand, un maitre de la musique ka. Ce soir nous lui dédions notre concert pour son long voyage », marmonne Emmanuel Réveillé, le boss du groupe.
Emergenza est un festival international, l’un des plus grands festivals au monde pour les groupes émergeants. Il met en scène les musiciens amateurs dans plus de 20 pays, dans plus de 120 villes, du monde qui jouent dans conditions professionnelles. Un vrai tremplin pour la musique et les amateurs. La formule est simple, elle consiste à faire payer une cotisation de soixante euros, un droit de participation, et chaque groupe vend des billets à ses amis pour le jour du concert. Le vote se fait à main levée. Plus il y a de public, plus la change est grande de se qualifier. Pas vraiment le cas pour le groupe guadeloupéen. Mais, ils ont eu le coup du cœur du public et du jury.
La musique de Guadeloupe, de Guy Konkett, rivalisait avec le rock ou le funk des groupes Antigone, Nina Blue, Café Yate (Berlin), Allank, Just-in, Destys-Tizen et Justyna Kelly (USA). « Je défends ma musique, le gwo ka, et je continue de me battre pour que notre musique s’ouvre et participe dans ce type de manifestation. » C’est la source de motivation de Biloutegwoka.
Les sept musiciens, Bacha Missoum, Thierry Belaye, Laurent Succab, Thierry Elatré, Rudy Mango, le danseur Jean Taulliaut et la choriste, Karine Legros, tous emmenés par le leader Emmanuel Réveillé, forment un groupe harmonieux et talentueux. Encourageant, Le jeune public a repris en cœur leur dernier rythme menndé, « O komba !!! o komba !!! », un chant venu du Congo, et a voté en masse. En attendant le verdict des juges, ils seront au Bataclan le 16 juin pour la finale France du festival Emergenza.
Alfred Jocksan (agence de presse GHM)