Camouilly défend France Ô
Gilles Camouilly défend le caractère ultramarin de France Ô
Avec une ligne éditoriale attaquée de toute part, y compris par le président de la République qui déclarait le 21 novembre que France Ô devait être "une véritable chaîne ultramarine", Gilles Camouilly, directeur de l'antenne et des programmes de France Ô, est monté au créneau sur le site Le plus de l'Obs. Il défends l'audience de sa chaîne, "mais pas seulement".
Mesurée depuis septembre 2014, France Ô réalise une part d’audience de 0,6 %. En première partie de soirée, elle réunit 223.000 téléspectateurs en moyenne et cumule 3,9 millions de téléspectateurs par jour. "29 millions de téléspectateurs ont regardé France Ô le mois dernier, précise-t-il. Mais le plus important est de rappeler que l'audience n'est pas, loin s'en faut, le seul objectif d'une chaîne de service public." Ainsi la chaîne mesure aussi la qualité de ses programmes, mais aussi "le respect et la diffusion d'un certain nombre de valeurs communes à notre collectivité, ou le service rendu à travers des rendez-vous d'information, ou encore le soutien à la création audiovisuelle indépendante (fiction, documentaire ...), et bien sûr la promotion de la culture et de la connaissance."
Sa tribune répond en fait à celle de l'écrivain Claude Ribbe et là, Gilles Camouilly se montre incisif : "Si l'audience était le seul critère (...) l'auteur de la tribune à qui nous répondons ici, qui produit et réalise des documentaires pour le service public et France Ô en particulier, il n'aurait plus jamais aucune commande si l'audience réalisée par ses films était le critère de leur évaluation." Vlan ! Mais au-delà de la seule polémique, il se défend d'avoir supprimé "toute référence à l’outremer". Et il aligne les volumes de programmes dédiés à l'Outre-mer : 1.600 heures d'information par an, 1.400 de documentaires, 675 de fiction, 100 de musique, 314 de magazines et 100 pour le sport, "soit un total de plus de 4.000 heures par an".
L'outre-mer, vecteur d'ouverture au monde
Il défend encore la présence de l'histoire sur France Ô : le centenaire d’Aimé Césaire, la journée des patrimoines d’Outre-mer, les 30 ans du Bumidom, l’anniversaire de la mort de Nelson Mandela, les commémorations de l’abolition de l’esclavage, l’anniversaire des accords de Matignon en Nouvelle-Calédonie, la nuit de l’Océanie, le centenaire de la 1ère guerre mondiale ou encore les deux documentaires sur les relations entre les présidents de la République et l’Outre-mer, programme diffusé en 1ère partie de soirée le dimanche 16 novembre dernier.
Il rapelle encore que France Ô ne produit, en interne, que des programmes d’information et de sport, et des magazines culturels. "Comme d'autres chaînes de France Télévisions, France Ô contribue par ailleurs à la post-production de documentaires afin d’aider les auteurs à finaliser leurs projets."
Mais, c'est sur "l'outremer, vecteur d'ouverture" qu'il poursuit son plaidoyer pro domo : "Oui, France Ô a pour vocation d’être l’expression de toutes les cultures, profitant de la position géographique de l’ensemble des Outre-mer pour faire découvrir aux téléspectateurs leurs richesses et la mixité dont elles tirent leurs forces." Pour Gilles Camouilly, les critiques de sa ligne éditoriale mettent "très injustement en cause les collaborateurs de France Ô (...) sans aucun fondement à travers une succession de jugements de valeur et d'affirmations fausses".
FXG, à Paris