CASODOM
Jean-Claude Saffache, nouveau président du CASODOM
Jeudi dernier Georges Dorion président du Casodom depuis 1994, a passé la main à son successeur, l’énarque Jean-Claude Saffache. Mais, Il garde un pied dans la maison de la rue du Louvre pour s’occuper des jeunes et les aider à promouvoir leur réseau. « Je pars un peu, mais je n’ai pas l’intention de ne pas vivre », ainsi a-t-il terminé son discours d’adieu. Jean-Claude Saffache, successeur expérimenté et motivé, reprend le flambeau. Un énarque chasse l’autre. Le nouveau président est un grand commis de l’Etat originaire de Saint-Joseph en Martinique. Il a débuté sa carrière à la direction générale des douanes, été directeur du Tracfin, président directeur général de l’Imprimerie nationale, trésorier payeur général dans la Midi-Pyrénées et le Nord Pas de Calais. Retraité, commandeur de la légion d’honneur, c’est aujourd’hui un passionné de course à pied qui a plusieurs marathons au compteur. Il reconnaît que son expérience associative est peu développée mais il considère « le soutien aux plus démunis de nos compatriotes comme une mission éminemment noble ».
Le Casodom est né en 1956, à l’aube des mouvements migratoires importants qui ont frappé les DOM. Robert Attuly son premier président, a voulu donner un repère à ces premiers migrants en organisant leur accueil, leur logement, leur emploi. Le Casodom s’est ensuite organisé, jusqu’à être reconnu d’utilité publique par décret en 1973. Le Casodom a du passer le cap du 21ème siècle en diversifiant ses objectifs et en s’adaptant. Cela a été l’opération « Les talents d’Outre-mer ». Georges Dorion avait senti ce besoin de valorisation des capacités de la jeunesse ; Jean-Claude Saffache devra faire vivre et évoluer cette institution vénérable.
Alfred Jocksan (agence de presse GHM)
Interview Jean-Claude Saffache
" Nous aidons chaque année plus de 2000 familles "
Qu’est ce qui vous a motivé à prendre la tête du Casodom ?
Je suis à la retraite et je continue d’avoir des occupations bénévoles. Je suis en particulier membre d’une association, le comité de la charte « don en confiance » et membre d’une autorité d’audit nationale qui contrôle les opérations financées par les fonds européens. Aujourd’hui, on me confie, sans que d’ailleurs je l’aie sollicité, la responsabilité de la présidence du Casodom. C’est un défi que je tacherai de relever.
Dans quelles conditions avez-vous accepté cette présidence ?
Je ne l’ai pas sollicitée. Je n’ai pas fait de campagne électorale pour être président du Casodom. Lorsque la question m’a été posée, j’ai assez longuement réfléchi, finalement pour arriver à la conclusion que je ne pouvais pas me déposséder de ma responsabilité. J’ai acquis une certaine expérience en métropole dans mes différentes fonctions. Je ne peux pas refuser de mettre cette expérience au profit de mes compatriotes.
Quels sont vos objectifs ?
Evidemment, quand on a la chance de recevoir un si beau patrimoine, c’est de le préserver et de le faire fructifier. Le Casodom s’est forgé une image équilibrée. Il agit à la fois en faveur des plus démunis. Ce qu’il fait depuis son origine. Il y a encore beaucoup des gens qui souffrent parmi nos compatriotes dans l’Hexagone. Nous continuerons à avoir cette action sociale en faveur des plus démunis. Et, parallèlement, pour avoir cette vision équilibrée de notre communauté, donner l’image des talents exceptionnels de l’outre mer qui sont souvent d’ailleurs issus des milieux pas forcement favorisés.
Connaissez-vous la communauté ultramarine en Ile de France ?
Elle rencontre les difficultés habituelles des personnes qui souffrent. On a beaucoup de ménages isolés, des fins de mois difficiles. Ils nous arrivent souvent de subvenir aux besoins de ces familles avec des tickets service et par d’autres moyens. Au Casodom, nous aidons chaque année plus de 2000 familles.
Vous êtes un coureur de longue distance. Comment allez-vous vous prendre pour gérer la misère ?
Je suis entouré des personnels très qualifiés en ce domaine. J’ai personnellement la fibre sociale et je suis entouré d’amis notamment le conseil d’administration qui m’aidera dans cette tache.
Propos recueilli par Alfred Jocksan