Cedric Chevignac, trompettiste de La Perfecta
Cédric Chevignac, 34 ans, originaire d’Aubervilliers, vit au François depuis l’age de 22 ans. Trompettiste de La Perfecta depuis huit ans, il représente la nouvelle génération de ce groupe désormais quadragénaire.
« Les jeunes se retrouvent toujours dans La Perfecta »
Quand avez-vous découvert La Perfecta ?
Je l’ai découverte très tard parce qu’à Aubervilliers, on en n’entendait pas trop parler si ce n’est dans certaines soirées mais je ne savais pas que c’étaient eux. C’est vraiment en retournant aux Antilles que je l’ai découverte. Je suis arrivé en Martinique avec la particularité d’avoir fait un peu de conservatoire et, dans le pays, on a vite su qu’il y avait un jeune qui étonnait. Jusqu'à ce jour, je suis le plus jeune trompettiste à évoluer sur scène en Martinique…
Pourquoi ce retour en Martinique ?
C’est la terre maternelle et j’avais l’habitude d’y aller en vacances. Mon père est du morne des Esses à Sainte-Marie, ma mère de Ducos. Je n’avais pas le recul nécessaire pour savoir quelle y était la vie réellement mais son cadre de vie, sa nature m’ont poussé à aller vivre en Martinique.
Vous n’auriez pas connu le même épanouissement dans la musique à Aubervilliers ?
Pas dans un registre équivalent, même si je ne fais pas que de la cadence rampa, du kompa ou du zouk. A Aubervilliers, je restais dans le classique, les musiques de film… J’ai quand même eu le temps de faire du gospel, du reggae, du jazz… Depuis, j’ai joué avec Chico Siméon, Jessica Dorsay, Rachel Kerr, l’ancienne choriste de Whitney Huston, mon plus grand pied (!), Francky Vincent, Tabou Combo, les Frères Déjean…
Et comment s’est faite la rencontre avec La Perfecta ?
Daniel Ravaud m’a appelé un jour pour me dire qu’il cherchait un trompettiste pour remplacer Ti gus Nodin. Ils avaient entendu parler de moi et de mes performances et ils m’ont invité à les rejoindre. J’ai participé à une répétition, ils m’ont évalué sur un titre et m’ont donné une trentaine de morceaux à apprendre.
Ça fait maintenant huit ans que je suis leur chef de section cuivres. J’ai été pendant quelques mois le directeur musical du groupe et c’est à ce moment là que j’ai réalisé l’album des 40 ans de La Perfecta et leur denier clip, Zanfan kreol que j’ai composé (http://www.youtube.com/watch?v=c9GCEgi9OvE).
Comment les choses ont évolué ensuite ?
Apres Zanfan Kreol, j’avais plein de musiques dans la tête, plein de choses à montrer et j’ai voulu réaliser un album solo. Je m’y suis lancé en 2009. J’ai appelé des artistes pour qu’ils interprètent les titres puisque je ne chantais pas. Et c’est sur le troisième où je me suis lancé au chant. Je prépare maintenant un quatrième album solo, 100% zouk dont un titre avec Warren. Pour la fin de l’année.
Vous vous préparez à une carrière solo ?
Je n ‘ai pas encore cet objectif, mais j’aime la musique, j’aime partager, mais il faudrait que j’aie plus de titres pour prétendre faire une carrière solo. J’ai monté un groupe qui s’appelle Génération Frères Déjean et on reprend les titres des Frères Déjean, un groupe Haïtien qui doit avoir près de 50 ans. Au chant, il y a Philippe Rastoc et Jean-luc Guanel et pour le moment, on se satisfait de cette musique.
Mais vous continuez de faire votre bout de chemin avec La Perfecta puisque vous serez avec eux sur la scène du Casino de Paris, le 10 février…
Il y aura des morceaux phares comme La Divinité et des morceaux du dernier album avec des enchaînements.
Quand on a 34 ans et qu’on joue avec un groupe qui a 43 ans, ça fait quel effet ?
C’est particulier, parce qu’il y a des gens très reconnus. Ils sont très riches avec beaucoup d’histoires, d’anecdotes. Daniel Ravaud, Vico Charlemagne, Jean Tuernal et Paulo Albin sont les grands anciens, et il y a Marius Priam, qui arrive un peu après…
Entre toutes les générations, ça fonctionne bien ?
Ça fait plusieurs années qu’on est ensemble, donc ça fonctionne ! Depuis les débuts, La Perfecta revendique beaucoup de choses. Ils parlaient déjà de ce qui se passait dans le pays à leurs débuts… Ça touche tout le monde ! Et même maintenant, on voit dans le public des jeunes de 20 ou 30 ans et qui s’y retrouvent. Leurs textes sont encore d’actualité.
Propos recueillis par FXG, à Paris
Concert au Casino de Paris le 10 février et tous les vendredi soir au Chalet Village à Rivière-Salée