Chambres de métiers et artisanat d'outre-mer
Les entreprises artisanales des outre-mer emploient 145 000 personnes
Tandis que la 12e réunion de la Conférence interrégionale des métiers et de l’artisanat (à Paris, lundi après-midi) posait la question de « l’artisanat, moteur du développement endogène » (en l’absence du secrétaire d’Etat Frédéric Lefèbvre et du commissaire de l’année de l’Outre-mer pourtant annoncés), les représentants des 11 chambres consulaires des outre-mer ont pu prendre la mesure de ce que les entreprises artisanales représentent par rapport à celles de l’Hexagones. Le chercheur Michel Rodet et l’ancien député européen de la Martinique, l’universitaire Jean Cruzol, ont présenté une synthèse riche d’enseignements. Il y a 67 000 entreprises artisanales dans les Outre-mer, soit 7 % des entreprises nationales. Ces 7 % représentent 145 000 actifs, dont 5 000 apprentis (2 300 pour la seule Réunion). Ces 147 000 personnes représentent encore 14,5 % de la population active des DOM, 22% de la population active marchande (hors fonctionnaires) et 33 % de la population active marchande et employée (hors fonctionnaires et hors chômeurs). Elles sont donc, de fait, un acteur économique primordial dans les outre-mer. Mais leurs coûts de production sont plus élevés que dans l’Hexagone et le pouvoir d’achat local inférieur…LE PIB moyen en outre-mer est de 17 000 € contre 30 000 dans l’Hexagone et le chômage, deux à quatre fois supérieur… Malgré cela, leur apport aux économies locales est important et participent de fait à un développement endogène. Pourtant, a fait remarqué Jean Cruzol, jamais la défiscalisation ne les a concernés, tout juste les exonérations de charge. Elles reçoivent peu d’aide des banques et celles-ci ne leur font pas grande confiance. Les Chambres de métiers des 4 DOM doivent donc compter sur elles-mêmes et sur les université régionales des métiers et de l’artisanat pour favoriser les formations dont elles ont besoin pour se développer. C’est dans ce sens, et c’est sans doute, le moment le plus important de cette réunion des chambres de métiers et artisanat des outre-mer, que le président de l’assemblée permanente des chambres de métiers et artisanat (APCMA), Alain Griset, a signé avec François-Xavier Bieuville directeur général de LADOM, une convention destinée à faciliter la mobilité et la formation des apprentis.
FXG (agence de presse GHM)
Trois questions à François-Xavier Bieuville, directeur général de LADOM
« Offrir à des jeunes des parcours de formation dans l’Hexagone ou dans leur région »
Quel est le sens du partenariat signé entre LADOM et l’APCMA ?
Il s’agit de mettre en commun des moyens permettant à des jeunes d’avoir accès à des parcours de formation dans l’Hexagone ou dans leur région d’origine, qui répondent aux besoins économiques des adhérents des chambres consulaires des outre-mer.
Avez-vous des objectifs chiffrés par rapport au nombre de jeunes et par rapport aux moyens financiers ?
Il n’y a pas de chiffrage ; il s’agit d’un accord-cadre qui initie une procédure, met en place des partenariats. Ensuite, c’est aux différents représentants des chambres, en fonction de leurs besoins économiques, d’aller frapper à une porte ou à une autre lorsqu’ils ont un problème de formation qu’ils n’arrivent pas à satisfaire sur le plan local. Alors LADOM, en liaison avec la chambre de métiers, apporte une solution. C’est plus la mise en place d’un processus qu’une convention précise avec des chiffres.
Est-ce un champ d’action nouveau pour LADOM ?
C’est un champ nouveau à deux titres, d’abord parce que les PME et PMI sont un partenaire nouveau car si nous avions des relations avec, elles n’étaient pas formalisées par une convention.Le deuxième apport, c’est la création des universités régionales des métiers et de l’artisanat qui permettent, d’un DOM à un autre, de travailler sur des formations sans avoir systématiquement recours aux offres de formation qui se déroulent en France hexagonale, et donc de développer cet ancrage dans l’espace régional. Puisque nous pouvons intervenir sur les mobilités interrégionales, nous le faisons très volontiers parce que c’est important d’offrir à un jeune la possibilité de suivre une formation dans son périmètre régional large.
Propos recueillis par FXG (agence de presse GHM)