Christelle Gourdine et sa grand-mère patrie
Christelle Gourdine revient dans sa « grand-mère patrie »
Quand Christelle Gourdine a annoncé, en 2011, à ses parents qu’elle démissionnait de son poste dans une grande banque française pour monter une société de coaching à Pondichéry, ils ont été surpris, « mais ma démarche identitaire les a touchés ». Jeune quadragénaire, Christelle est originaire de Port-Louis en Guadeloupe où ses parents vivent à Pelletan, native de Clichy (93) et vit désormais en Inde. Avant de passer le pas, elle a, pendant sept ans, effectué une quinzaine de voyages pour découvrir et connaître le pays de ses ancêtres. « Gourdine, explique-t-elle est un nom qui vient du Nord de l’Inde, du Bihar et de l’Utar Pradesh. » Elle apprend le tamoul et parle un peu l’hindi. Là-bas, on la prend pour une Indienne de Delhi ou de Bombay à cause de son air occidental. « Souvent, on me demande si je suis une Pondichérienne née en France… » La société de coaching , Zen developpement service, qu’elle a créée s’adresse aux femmes de la middle class qui recherchent une aide professionnelle et personnelle. « En inde, les femmes ne sont pas très bien acceptées dans leurs familles, on ne leur donne pas les mêmes chances en termes d’éducation. » Alors, elle s’adresse à des femmes de 30 ou 40 ans qui ne parviennent pas à se positionner sur le marché de l’emploi. Pour cela, elle cherche à développer des partenariats avec des ONG. Mais au-delà cette expatriation professionnelle, Christelle cherche aussi à développer une activité avec ses compatriotes indiens de Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion et même Maurice. Elle se propose de faire du coaching identitaire en offrant un service généalogique et en organisant des « voyages de retour aux sources ». « Je cherche à les emmener sur des lieux de mémoire familiale. Mon idée, c’est le retour à la grand-mère patrie ! » Elle travaille avec une agence de voyage indienne qui organise pour elle les prestations comme la visite incontournable au mémorial de Pondichéry (qui rappelle le départ des Indiens pour les Antilles à partir de 1852). « Beaucoup de gens s’intéressent à leur histoire, souligne-t-elle, et une telle expérience peut les aider à la mettre en lumière. » Ca marche déjà avec sa famille puisque sa sœur est venue, sa maman a d’ores et déjà prévu de venir la voir pour les fêtes de fin d’année 2012 et son père lui a promis de le faire prochainement. « Je leur ouvre aussi la porte », sourit la jeune femme désormais installée dans le quartier tamoul chrétien de Pondichéry. Chez elle.
FXG (agence de presse GHM)
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