Cité des Outre-mer
Les contours de la cité des outre-mer seront connus fin mars 2014
« C’est le coup d’envoi d’une vieille et belle affaire ! » Victorin Lurel, ministre des Outre-mer a annoncé hier matin à Paris qu’à la fin du premier trimestre 2014 seraient connues « les premières épures » de la future cité des outre-mer. Pour mettre en œuvre le 27e engagement de campagne de François Hollande, mais dont la genèse remonte à une annonce de Lionel Jospin en 2001, une promesse de Ségolène Royal en 2007, et une demande forte lors des états généraux de l’Outre-mer, le ministre a trouvé les soutiens de la Région Ile de France et de la ville de Paris. Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris, a indiqué que la capitale accueillerait la cité et que l’on cherchait déjà pour cela un lieu. Elle a en outre signalé que le conseil municipal avait inscrit 100 000 € pour les premières études. Jean-Paul Huchon, président de la Région Ile de France, qui a lui aussi fait la promesse d’un tel lieu lors de la campagne régionale de 2010, a assuré la participation de sa collectivité et, particulièrement, l’implication des 4 conseillers régionaux originaires d’Outre-mer (Patrick Karam, Jeannine Maurice-Bellay, Viviane Romana et Pierre Kanuty). « Nous soutenons le projet, a déclaré Jean-Paul Huchon, car on peut être Francilien et ultramarin. » Il a rappelé au passage que sur les 10 000 personnels techniciens ouvriers et de service de la Région, 45% étaient originaires d’outre-mer. Anne Hidalgo a fait elle aussi mention des 5000 agents de la ville originaire d’outre-mer sur les 50 000 qui y sont employés…
Préfiguration
Quelle forme concrète la cité des outre-mer prendra-t-elle ? Quels seront ses financements ? Il appartiendra à un comité de pilotage de répondre à ces questions et de faire des propositions d’ici cinq ou six mois A la tête de ce comité de pilotage, le ministre a nommé un chargé de mission, le préfet Dominique Lacroix. D’ores et déjà, Jean-Paul Huchon a indiqué qu’outre sa Région, la ville de Paris et l’Etat, les départements de la banlieue parisienne pourraient aussi participer à son financement. « Le modèle de la cité, a expliqué Pierre Kanuty, est dans l’idéal celui de l’Institut du monde arabe, en moins cher… »
Sans présager des résultats de la mission de préfiguration, le ministre Lurel a détaillé ce qui lui semblait essentiel, à savoir un lieu avec « une scène, un amphithéâtre, des galeries… 3000 ou 3500 m2 »… Anne Hidalgo a envisagé un moment l’idée d’une péniche et le ministre a même confié qu’ils avaient failli acheter un théâtre… Dans ce futur lieu de « représentation plurielle et laudative des outre-mer », selon Victorin Lurel, pourraient prendre place des partenaires comme l’agence de promotion et de diffusion des cultures d’Outre-mer, Ladom et, pourquoi pas, le futur Conseil représentatif des Français d’Outre-mer.
Jusqu'à présent, a expliqué le ministre, la cité n’avaient jamais pu voir le jour, « en raison des revers électoraux de la gauche ». Aujourd’hui le probleme pourrait venir de la crise, « il faudra donc rester sobre, garder la juste mesure ».
FXG, à Paris
Un pilote qui connaît bien les Outre-mer
Le haut fonctionnaire Dominique Lacroix, chargé de la mission de préfiguration, a rejoint l’inspection générale de l’administration en février 2013 après son départ de l’Ardèche dont il était le préfet (2011-2013). Sa carrière en outre-mer l’a conduit en Guadeloupe (2003-2005) en tant que secrétaire général aux affaires régionales, et à Saint-Martin comme préfet délégué (2007-2009). Entre les deux, il a été directeur de cabinet adjoint de François Baroin quand il était ministre de l’Outre-mer. Auparavant, Dominique Lacroix a été directeur de cabinet du préfet de Mayotte (1982-1986), chef de la subdivision administrative nord-est de la Nouvelle-Calédonie (1986-1988), directeur de cabinet du haut-commissaire de la Polynésie (1988-1991) et directeur de cabinet du préfet de la Réunion (1993-1995).