Claude Esclatine et France Ô
Claude Esclatine
« Nous sommes extrêmement optimistes pour France Ô »
Claude Esclatine, directeur du pôle France Ô/Réseau Outre-mer 1re, fait le point sur les chaînes dont il a la responsabilité.
Comment se portent les audiences des stations depuis l’arrivée de la TNT ?
Claude Esclatine : l’effritement s’est fait au bénéfice des sept chaînes nationales publiques, France 2, 3, 4, 5 et Ô ainsi qu’Arte et France 24. Le bilan de la fin d’année montre une fragmentation de 8 à 12 % selon les territoires et départements. Il y a donc eu un transfert d’audience au bénéfice des chaînes nationales.
Vous contribuez au Festival International du Film documentaire Océanien qui se déroule actuellement à Papeete. Où en est l’investissement d’Outre-mer 1ère dans la production de documentaires outre-mer ?
Claude Esclatine : Nous intervenons beaucoup en tant que producteur, notamment en interne, ou coproducteur. En 2011, nous avons décidé de conforter cette logique. Nous avons, en moyenne, augmenté notre production ou coproduction de 18 %, en volume d’heures.
L’audience de France Ô fait parler. Le chiffre de 0,1 % circule. Confirmez-vous ?
Claude Esclatine : Mi-octobre, nous avons procédé à un élargissement de la ligne éditoriale de France Ô. Aujourd’hui, nous avons décidé de stabiliser la grille avant de procéder à un investissement relativement lourd de 2 millions d’euros par an pour avoir des mesures Médiamétrie. Je conteste donc formellement ce chiffre. J’espère que mi-2012 nous pourrons procéder clairement à une analyse d’audience. Nous sommes extrêmement optimistes sur le nouveau positionnement de la chaîne. Les premiers éléments sont largement supérieurs.
Pouvez-vous nous décrire la marque que vous avez voulu imprégner à France Ô ?
Claude Esclatine : Nous sommes une chaîne ouverte sur le monde, sur les cultures urbaines, sur les métissages. Nous pensons que nous avons une place très importante dans le débat politique et social qui occupe l’ensemble de la nation. La ligne éditoriale a été repensée de façon à ce qu’elle soit complémentaire aux quatre autres chaînes de France Télévisions afin qu’elle soit constitutive d’audience. La chaîne France Ô précédente était trop spécialisée outre-mer et diversité. Nous avons désormais une surreprésentation des 18-30 ans.
Justement, que pensez-vous de la polémique sur les civilisations ?
Claude Esclatine : Il y a probablement d’autres richesses sémantiques à trouver… Nous avons une responsabilité particulière sur France Ô à explorer d’une manière moins manichéenne cette problématique des civilisations.
Vous avez supprimé l’émission politique L’Agora. Avez-vous cédé aux pressions politiques d’Eric Raoult et Jeannette Bougrab, qui se seraient plaints de la façon dont ils ont été traités ?
Claude Esclatine : Faux, en tant que directeur général de France Ô, je conteste complètement. Nous avons pris un ensemble de décisions. A compté du 1er janvier, pour assurer l’équité des temps de paroles, nous avons décidé de réguler un certain nombre d’émissions sur l’ensemble des chaînes. J’ai pris la décision de suspendre, et non pas d’arrêter, cette émission. Nous en avons « Le monde vu par », animé par Daniel Picouly, ainsi qu’une autre émission confiée à Jean-Marc Bramy qui interroge des candidats ou leurs soutiens au bénéfice des outre-mers. En clair, je n’ai reçu aucune pression.
Comme France 24, France Ô n’est pas très bien placée sur les box. Des évolutions sont-elles prévues ?
Claude Esclatine : Nous travaillons pour changer cela. Sur la TNT gratuite en métropole nous sommes en 19ème position. Sur Freebox, nous devrions l’être également à partir de mars. On le sera chez les différents opérateurs progressivement.
Propos recueillis par DM (agence de presse GHM)