Claudy Siar chez Sarkozy
Claudy Siar au rapport à l’Elysée
Claudy Siar, délégué interministériel pour l’égalité des chances des Français d’outre-mer (en photo avec le Polynésien Théo Sulpice, lors de la soirée de présentation des programmes de France Ô, lundi soir à Paris), a rencontré Nicolas Sarkozy, à l’Elysée, lundi en fin de matinée. « Rencontre chaleureuse et discussion franche et constructive », selon la communication du délégué. Une entrevue, selon Claudy Siar, à la demande du président de la République. Claudy Siar lui a présenté « ses futures actions en faveur des populations de l’Hexagone originaires d'outre-mer qui figureront à l'agenda d'initiatives de la délégation interministérielle ». Nommé le 31 mars dernier, Claudy Siar voyait le chef de l’Etat pour la deuxième fois. « J’ai insisté sur des points très concrets. » Ainsi, il dit « sa volonté de voir appliquer les 137 mesures pour le développement des Outre-mer issues des Etats Généraux de 2009 ». Autre point concret, quoique aussi symbolique, il a « suggéré d'inscrire le 27 avril 1848, date de l'abolition de l'esclavage en France, dans notre calendrier au même titre que les dates du 11 novembre 1918 et du 8 mai 1945 ». « Le Président soutient cette volonté », indique-t-il. Le président de la République appuie encore son action « afin que les Outre-mer ne soient plus sous-représentés dans les medias à l’instar des cartes météorologiques » (qui ne figurent pas les outre-mer). Claudy Siar a encore parlé de « la création d'un lieu dédié aux outre-mer à Paris, voulue par le délégué ». C’est conforme à la proposition 63 des mesures du CIOM (créer une agence nationale de promotion des cultures de l’outre-mer) ; le président n’a donc pu qu’acquiescer.
Après avoir évoqué « les manifestations en Guadeloupe et en Martinique des 20 janvier et 5 février 2009 (…) et les revendications légitimes de la population, Claudy Siar a réaffirmé la détermination de la délégation d’agir au plus près du terrain et de réduire les inégalités qui persistent ». Claudy Siar s’est attelé à la question de « la solidarité, la lutte contre la précarité et l’entrepreneuriat (…) priorités du délégué dans les mois à venir ».
Encore six mois pour réussir
Il a lancé, fin mai dernier, son chantier solidaire avec la Case Antillaise, une association qui oeuvre en distribuant des repas aux Antillais les plus démunis dans le 18e arrondissement de Paris. Il a saisi les artistes de la communauté, lancé un appel aux dons. La solidarité est-elle au rendez-vous ? Claudy Siar n’a révélé, tout récemment, ni le montant des sommes récoltées, ni le nombre de donateurs. Il s’agit, selon son chef de cabinet, Fabrice Devaed, d’assurer le financement de 3000 repas par an, soit une dizaine par jour… En six mois, ça ne fait pas un énorme bilan à défendre si l’on en juge par la teneur de l’entretien avec le président. Les chartes d’accueil pour les étudiants de Guyane ont bien été renouvelées, mais sur les congés bonifiés sur lesquels il parlait de « réforme douloureuse mais nécessaire », Claudy Siar nous a indiqué que le problème venait surtout du fait que « ses interlocuteurs se tiraient dans les pattes entre eux »… Certes. Mais où en est le dossier sur l’emploi des magistrats ultramarins dans la magistrature ouvert chez le garde des Sceaux, par exemple ? Un ancien haut-fonctionnaire du cabinet de Marie-Luce Penchard, choqué par le niveau de rémunération du délégué et de ses collaborateurs, en venait à regretter l’ancien délégué : « Karam était chiant, mais il faisait du lobbying et travaillait ses dossiers… » Un avis contrarié par celui du président de la République qui, selon la délégation, « a profité (de l’entretien) pour exprimer son attachement aux territoires d’Outre-mer, son soutien et ses vœux de succès à la délégation ». Allez, encore six mois pour réussir !
FXG (agence de presse GHM)