colloque économie et diaspora
Le devenir économique des Antilles Guyane
L’hémicycle de la région Ile de France a accueilli mardi dernier, un colloque sur la diaspora et le développement économique dans les Antilles-Guyane. Avec les jeunes têtes de pont de l’entreprenariat ultramarin en Hexagone, des experts en économie locale, tels que Gilles Gabon administrateur du CM98, Charles François de Tableau de bord, Aude Alphonse de la BDAF, Daniel Hierso d’outre mer Network, Claude Valentin-Marie, conseiller pour l’outremer à l’INED et le président du CM98, Serge Romana, ont animé les débats.
Un colloque économique et mémoriel où le CM 98 s’associe au monde économique pour le devenir des DOM. Il s’agit d'aiguiser les consciences, de faire découvrir les réalisations existantes notamment en matière de nouvelle économie, de montrer ce que le monde économique antillais peut faire localement, en France hexagonale et dans le monde, tant sur le plan des nouvelles technologies, du développement durable et de la recherche.« Si nous voulons financer aux Antilles Guyane, il faut collecter dans la diaspora antillo-guyanaise », professe la directirce de la BDAF, Aude Alphonse. L’idée est de faire comme dans d’autres communautés vivant sur le territoire : agir en réseau pour exister. « Une démarche patriotique ».
En s’associant avec des leaders sur le marché de l’emploi aux Antilles, la SEMSAMAR, la BDAF et le réseau outre mer Network. Le CM98 cherche à donner des outils faire de chacun des acteurs responsables d’un devenir commun en Guadeloupe, Martinique, Guyane et l’Hexagone.
Depuis 14 ans, le CM98, a mis en place un travail sur la mémoire, aujourd’hui son objectif est de mettre des structures en place, dans la communauté antillaise, « pour servir à quelque chose, précise Serge Romana. Sans base d’unité, sans identité, sans mémoire, on ne peut rien construire ». Lui, il plaide pour une structure mémorielle qui génère du bien. « Depuis les événements de 2009, avance Aude Alphonse de la BDAF, les Antilles-Guyane ont une image dégradée qui n’attire pas forcément les investisseurs. » Dans ce cas de figure, il ne faut pas crier au loup quand, selon Claude Valentin-Marie, la majorité des diplômés sur le marché de l’emploi font le choix de la métropole à 67% et 12% se dirigent vers l’étranger, Le sociologue-démofgraphe martiniquais projette dans une trentaine d’année que la jeunesse active sera positionnée en Hexagone et la jeunesse inactive en outre mer.
Aude Alphonse n’hésite pas à parler à l’instar de Césaire, d’un risque de génocide par substitution aux Antilles, et bientôt dans la diaspora. Elle lance un appel aux domiens d’Ile de France : « Ouvrez un compte de dépôt dans mon établissement ou dans d’autre banque locale pour favoriser le développement de l’économie et du marché antillais. » Elle veut réveiller les consciences car « les enjeux sont d’abord de créer de la richesse et gagner de l’argent localement dans les secteurs porteurs et à haute valeur ajoutée. La Guadeloupe et la Martinique ne peuvent plus prévoir leur avenir sans les domiens de l’Hexagone avec la mise en place d’un financement solidaire et responsable ».
Mais comment donner le gout d’entreprendre aux populations d’outremers ? Selon Claude Valentin-Marie, le moment est venu pour la structuration d’une société : « Etre antillais est un devenir, non un état ». Il préconise donc une structure de lyannaj pour faire avancer la recherche, la création d’entreprise et l’entreprenariat, un ensemble économique et social, associé aux mouvements mémoriels. « Les enfants du BUMIDOM pourront être les acteurs responsables de la mutation de nos sociétés antillaises, au lieu d'en être les victimes », propose Serge Romana.. Une véritable insurrection des consciences et de solidarité.
Alfred Jocksan (agence de presse GHM)