Conflits des gerants, petroliers et gouvernement sur le decret Lurel
Gérants et gouvernement se parlent sans se rencontrer
Il n’y a pas eu de nouvelles réunions hier matin ou après-midi sur le sujet brûlant du carburant et du décret Lurel. Les gérants, invités la veille par le ministre à venir poursuivre les discussions, ont évité le rendez-vous. Ils ne se sont pas vus, mais ils ont pu se parler et même à plusieurs reprises. Patrick Collé, en annonçant qu’il n’y aurait pas de grève au moins jusqu’au 26 decembre, soigne son image auprès de la population désireuse de passer les fêtes dans de bonnes conditions. Le danger pour les gérants, c’est que s’ils font grève, à la rentrée par exemple, leurs salariés ont clairement dit qu’ils n’en seraient pas. Il reviendra donc aux gérants de payer ces non grévistes… Pour autant, pas question de se jeter sous l’aile protectrice du gouvernement et de venir écouter les « propositions concrètes » de Lurel pour sécuriser leurs contrats de location que les pétroliers promettent de leur retirer. La peur de la puissance des pétroliers semble plus forte que la confiance en la capacité de l’Etat à les protéger. Tout le monde a en souvenir les 160 millions d’euros que l’Etat a du payer aux pétroliers en 2010 et 2011 en compensation de gels des prix du carburant… Certains gérants sont tentés pourtant par ce que propose le gouvernement, mais Patrick Collé ne veut pas encore jouer cette carte et perdre ainsi un de ses plus forts arguments… Il vaut mieux pour l’instant que la responsabilité du blocage revienne à l’Etat seul. En offrant de ne pas faire grève à Noël, l’intersyndicale des gérants montre sa bienveillance.
Victorin Lurel, sur Guadeloupe 1ère, s’est exprimé pour rappeler que « les pétroliers n’avaient pas l’habitude qu’on leur parle ainsi » et que certains gérants étaient des « otages volontaires ». Pour lui, il n’y a aucune raison de bloquer nos économies. La réunion de la veille aura bien permis de créer les conditions de l’impasse dans laquelle tout le monde s’est jeté allègrement en laissant le gouvernement responsable de tout éventuel blocage.
FXG, à Paris