Conjoncture
Fléchissement généralisé de l’activité dans les outre-mer
« Repli, essoufflement, détérioration et ralentissement » sont les termes qu’ont utilisés, hier à Paris, le directeur général de l’IEDOM – IEOM, Nicolas de Seze, et le directeur des instituts, Philippe La Cognata, pour évoquer l’activité des économies ultramarines en 2012. Seuls points positifs, la poursuite de la progression du crédit à l’économie et la situation de Mayotte… Le contexte mondial, européen et Français y est pour beaucoup et, selon le FMI, la reprise sera plus longue que prévue.
Le climat des affaires est en repli sauf à Mayotte où les intentions d’investir des chefs d’entreprise restent bien orientées et les perspectives 2013 positives. En Guadeloupe, on parle de « nouvelle baisse », à la Martinique de « morosité », en Guyane de « poursuite de la dégradation », et à la Réunion de « nouvelle dégradation ».
L’emploi s’est partout détérioré sauf en Nouvelle-Calédonie. Pour quelque 10 % de chômeurs dans l’Hexagone, on en recense 21 % à la Martinique, 22,3 % en Guyane, 22,9 % en Guadeloupe et 29,5 % à la Réunion.
La croissance est mal soutenue par une consommation des ménages qui s’essouffle dans les quatre DROM. La chute du nombre de véhicules neufs vendus en 2012 en est un signe (- 6 % à la Réunion, environ – 10 % aux Antilles Guyane et - 60 % à Mayotte). Même tendance observée dans les territoires du Pacifique à l’exception de Wallis et Futuna ou les ventes de véhicules sont passées de quelque 70 à 110.
L’investissement aussi est à la peine dans tous les territoires avec des importations de biens d’équipement en baisse.
Heureusement l’inflation a été contenue en 2012 dans les DROM (de 0,9% à la Réunion à 2,8 % à Mayotte, et seuls les territoires de Saint-Pierre et Miquelon et de Wallis et Futuna sont au-dessus des 4 %). Autre point positif, le financement de l’économie est assuré normalement. La progression de l’encours des crédits aux entreprises croit de 3% même si l’on observe un ralentissement. Les DROM restent cependant deux fois plus sujets aux créances douteuses que l’Hexagone avec un taux global de 6,3%. Elles sont en hausse à la Réunion, Mayotte et Wallis et Futuna, et en baisse dans les départements français d’Amérique, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie.
FXG, à Paris