Convention Outre-mer à l'UMP
L’UMP rassemble ses troupes pour l’outre-mer
La convention outre-mer s’est déroulée hier à Paris afin de lancer la mobilisation pour la campagne présidentielle. Elle a mis en lumière la crise que traverse le parti aux Antilles et en Guyane.
L’UMP a tenu une convention outre-mer, hier, dans une salle de l’Assemblée nationale. Elle intervenait après une synthèse des propositions faites par les fédérations, secrétaires territoriaux ou encore les parlementaires. La Réunionnaise Samia Badat, secrétaire nationalechargée des nouveaux engagements solidaires, très impliquée dans l’organisation de la convention souligne qu’ « il s’agissait d’une première étape de la mobilisation. Le programme n’est pas figé ». Il reviendra au candidat à la présidentielle de le fignoler.
La convention a rassemblé quelque trois cent personnes. La forte présence des élus calédoniens a mis en lumière la faiblesse de l’UMP dans les Antilles et en Guyane. Le député martiniquais Alfred Almont absent, le seul parlementaire de la région était Michel Magras, sénateur de Saint-Barthélemy.
La situation n’a pas échappé à Jean-François Copé. Dans son intervention de clôture, le secrétaire général de l’UMP a lancé à la petite délégation martiniquaise : « Il y a tout à refaire, mais ayez confiance, continuez le combat ». Pour la Guadeloupe le sentiment était proche. « Pour vous, je ne dis pas que tout est à refaire, mais il y a beaucoup à faire », a-t-il indiqué. Enfin, pour la Guyane, représentée par l’ancien ministre du Tourisme Léon Bertrand, Jean-François Copé a noté qu’ « un travail très important est engagé ».
A La Réunion, la bataille sera aussi délicate. Le député René-Paul Victoria s’attend à « une année 2012 difficile pour l’outre-mer, mais aussi pour moi. Il va falloir reconstruire ».
Dans ce contexte, le Pacifique faisait office de place forte lors de cette convention. La délégation calédonienne était fortement représentée grâce aux élus communaux venus pour le congrès des maires. Le sénateur Pierre Frogier et le député Gaël Yanno ont été invités à prendre la parole, tout comme, côté polynésien, l’ancien président du Pays Gaston Tong Sang et le député Bruno Sandras.
La ministre chargée de l’outre-mer, Marie-Luce Penchard avait ouvert la convention. Rassemblement oblige, son prédécesseur, Yves Jégo, avec qui elle a connu de grands moments de tension, était présent. Pris de court par le retrait de Borloo à la course à la présidentielle, il se rapproche de la maison mère. « Le parti radical présentera prochainement des propositions pour l’outre-mer, notamment sur la continuité territoriale », a-t-il confié. Mais, Yves Jégo a rappelé qu’il s’engagerait derrière le président sortant : « Nicolas Sarkozy est celui qui peut nous conduire dans la tempête, en particulier pour les Outre-mer ». Autre ancien ministre de l’Outre-mer, Christian Estrosi est intervenu sur le rétablissement de l’autorité de l’Etat en outre-mer en prenant exemple sur les conflits sociaux importants qui bloquaient la Nouvelle-Calédonie à son arrivée rue Oudinot.
Globalement, la convention aura été un satisfecit sur la politique appliquée en outre-mer depuis cinq ans. Elle a rappelé ce qui a été fait et dressé les objectifs pour les années à venir : conforter la place de l’Outre-mer dans la République, soutenir l’émergence d’un nouveau modèle de croissance et de développement et assurer la cohésion sociale par le renforcement des protections. Sur ce dernier point, Jean-François Copé a tenu à rappeler qu’il faut « faire la différence entre la solidarité et la fraternité d’un côté et l’assistanat de l’autre. La priorité doit être donnée au développement économique ».
David Martin (Agence de presse GHM)