Coualy aux Feux de la rampe
Nathaly Coualy dans un jeu de
dames
Nathaly Coualy ne fait pas semblant (sans blanc !). C'est un premier one woman show auquel Nathaly Coualy, jeune humoriste guadeloupéenne, consacre toute sa pêche, son charme mais surtout son talent.
Les Alizée soufflent sur le petit théâtre du 9e arrondissement. Nathaly Coualy "ne fait pas sans blanc" sur les planches des Feux de la Rampe. Une scène intimiste où Nathaly interagit avec spontanéité avec son public. Pendant une heure, elle ne cesse de surprendre son audience : son personnage est « plusieurs femmes dans un jeu de dames ». Elle met son dynamisme et son humour au service des tracas quotidiens d'une jeune femme métisse et célibataire. Elle dénonce les travers d'une communauté antillaise qu'elle connait bien sans jamais cesser de faire rire à gorge déployée. La Guadeloupéenne revisite la blessure identitaire qui découle d'une peau trop noire ou trop blanche, selon les points de vue. Et c'est avec sensibilité qu'elle dépeint la complexité des rapports père/fille, avec force imitations désopilantes des techniques de séduction paternelles. Véritable bouffée d'oxygène, Nathaly illumine la scène de son beau sourire mais friande de mimiques faciales, elle « n'a pas peur de paraître moche ou stupide » pour servir son personnage.
Mythiques rencontres...
Et c'est sans faux semblant qu'elle parle de sexe. Toujours directe et proche de son public, elle ne s'embarrasse pas de tabous sans pour autant sombrer dans la vulgarité. Le clou du spectacle reste le parcours du combattant de la célibataire et elle fait mouche. Les hommes se font gentiment taper dessus et les femmes de 7 à 77 ans ne cessent de se reconnaître au fil du spectacle. A l’image de cette dame hilare, opinant du chef de bon cœur à chaque bon mot s’attaquant à la gente masculine, sous l’œil ahuri et vaguement honteux de son mari. Des mythiques rencontres sur Internet aux déceptions sexuelles, la pétillante Nathaly laisse la part belle à l'improvisation. Si elle admet apprécier l'humoriste américain Jerry Lewis, elle ne se fie qu'à son inspiration pour l'évolution de son spectacle. Avide d'actualité, elle y puise certains de ses sketches qu'elle réinvente perpétuellement. Nathaly confie réaliser un rêve d'enfant avec Elle ne fait pas sans blanc. Seul manque à combler pour la jeune femme, partager ce succès avec le public de son île natale.
Gaëlle Jotham (Agence de presse GHM)/Photos : Migail Montlouis Félicité
Nathaly Coualy ne fait sans blanc, du jeudi au samedi, 20 heures, jusqu'au mois de juillet au théâtre parisien Les feux de la rampe, dans le 9e arrondissement.