Crise des carburants aux Antilles
Toto veut prendre 26 millions à Total
Les arrêtés de méthodes font encore l’objet de palabres aux Antilles et en Guyane alors que le calme est revenu à la Réunion. Depuis vendredi dernier, les compagnies ont fait savoir qu’elles avaient pris acte de la volonté du gouvernement d’aller au bout de la réforme et de ses conséquences. Jusqu’alors, on se demandait quelle serait leur réaction. On sait maintenant qu’elles ne veulent plus livrer les pompistes de la Caraïbe française Le contenu des arrêtés de méthodes a évolué et les gérants ont pu constater qu’ils prenaient davantage en compte la vulnérabilité de leur position vis-à-vis de leurs fournisseurs et bailleurs. C’est ainsi que les gérants ont cessé le mouvement à la Réunion et qu’il s’est assoupli en Guyane et en Guadeloupe. Le problème qui demeure est donc celui qui se rapporte à la rentabilité des pétroliers. Si les projets d’arrêtés de méthodes prévoyaient depuis le début de limiter à 9 % la rentabilité du monopole de la SARA, c’est désormais le cas pour la SRPP à la Réunion et Total à Mayotte. Auparavant, ces taux de rentabilité s’élevaient entre 14 et 22%. Le projet gouvernemental, depuis juin 2013, n’envisage pas de toucher aux marges des gérants, ni celle des grossistes pour ne pas risquer la reprise des stations et leur automatisation au détriment de l’emploi. Le gouvernement, à l’issue des réunions de concertation, est donc parvenu à imposer à tous les monopoles cette toise à 9 %. Le résultat aboutit à une perte globale des bénéfices des pétroliers de 26 millions d’euros (sur les 99 de la filière en Outre-mer), soit 15 aux Antilles-Guyane et 11 pour l’Océan Indien. C’est cette extension qui fait hurler les compagnies depuis qu’ils l’ont découverte. Pour le coup, elles refusent de livrer les Antilles et la Guyane où les gérants ne sont plus aussi décidés à être leur bras armé.
FXG, à Paris