Crise des marins pecheurs en Guyane
Lurel et Cuvillier promettent des actions commando en mer
« On invite les pécheurs, ils ne viennent pas. Ils veulent un médiateur, mais moi j’ai un problème avec mes voisins. Les marins pécheurs doivent faire un pas », a déclaré le ministre de la pêche Frédéric Cuvillier, lorsqu il a quitté la réunion qu’il a dirigée, hier soir à Paris, avec le ministre des Outre-mer et à laquelle seuls les élus ont participé. « l’Etat leur a annoncé les grandes orientations de son action de nature à débloquer une situation, a précisé Victorin Lurel. Elle est grave et on est préoccupés. » Avec deux consulats et la préfecture bloqués, le préfet a déjà reçu une feuille de route et une réunion s’est tenue un peu plus tôt au ministère des Affaires étrangères dans un groupe de travail avec le Brésil. « Depuis qu’on est arrivés, a poursuivi le ministre des Outre-mer, on a intensifié les actions de l’Etat en mer. » Frédéric Cuvillier a évoqué le chiffre de 256 contrôles opérés ces derniers mois. Il y aura donc des opérations commando, Thazard et Tassergal, dans les prochains jours. « L’Etat sera intraitable sur la question de la souveraineté », a martelé Victorin Lurel.
Sur les demandes financières, le ministre des Outre-mer a encore indiqué que les réponses apportées il y a quelques semaines aux pécheurs martiniquais et guadeloupéens seront étendues aux marins pécheurs guyanais, « selon leur contexte, notamment pour les aides sociales », sans toutefois parler d’annulation généralisée. Sur le fonds de démarrage, le plan de modernisation et d’attractivité de la filière pêche, le fonds de compensation avec le CNES, des solutions ont aussi été proposées. Frédéric Cuvillier a annoncé que, ce jeudi, il voyait la commissaire européenne chargée de la pêche, Maria Damanaki, et qu’il plaiderait « comme (il) le fai(t) à chaque conseil européen de la pêche pour un accompagnement particulier pour les régions ultrapériphériques ».
Mais ce sont les pécheurs que doivent convaincre les deux ministres et s’ils ont déclaré être prêts à envoyer « a bref délai » un négociateur, il y a un mais : « Qu’il y ait de la solidarité, a déclaré M. Lurel, on peut le comprendre, mais on ne veut pas un blocage de l’économie et de la société guyanaise. »
FXG, à Paris
Georges Patient : « Sur le papier, il n’était question que de souveraineté et les ministres ont accepté qu’on parle des six points de revendication. On peut considérer qu’il y a eu un certain nombre d’avancées. Mais nous ne sommes pas venus discuter à la place des marins pécheurs. »
Chantal Berthelot : « Les deux ministres nous ont fait part d’un plan d’action sur des mesures a court, moyen et long termes, sur des équipements de bateau et des moyens forts de commando sur nos eaux. Eradiquer cette pêche illégale, malheureusement, ne peut pas se faire en deux jours. Le plan proposé me paraît aller dans le bon sens pour avoir la maîtrise de la surface maritime de la Guyane. »