Crise UAG
« L’université va retrouver un fonctionnement normal »
La présidente de l’UAG, Corinne Mencé-Caster, est arrivée au ministère de l’Enseignement supérieur vers 17h25, hier soir. Elle était à la tête d’une délégation de cinq personnes dont les vice-présidents Olivier Pulvar, chargé de la communication, et Marie-Joseph Aglaé, en charge des affaires juridiques et contentieuses. La ministre Geneviève Fioraso a d’abord reçu seule et en tête à tête, Mme Mencé-Caster, pendant que le reste de la délégation s’entretenait avec des conseillers techniques. Ensuite, tous se sont retrouvés dans le bureau de la ministre pour un rendez-vous qui a duré plus d’une heure trente.
C’était la première fois que la présidente de l’UAG pouvait s’entretenir avec la ministre qui n’avait pas même pris soin de la prévenir, il y a quinze jours, qu’elle nommait une administratrice provisoire à la tête du pôle guyanais pour démarrer un processus d’autonomie… Cette question n’a été évoquée qu’entre les deux femmes lors de leur huis clos et il semble que la ministre ait argué d’une « situation politique difficile, compliquée » pour justifier une mise a l’écart de la presidente de l’UAG. « Leur dialogue a été franc, a indiqué Marie-Joseph Aglaé, porte-parole de la délégation, à l’issue de cette rencontre. Il s’agissait de tirer certaines choses au clair… Et j’espère que la ministre a bien compris que la scission de l’université, à très court terme, poserait des problèmes. » L’intervention officieuse de Christiane Taubira dans ce dossier n’a pas non plus été clairement expliquée : « C’est une question délicate, politique, et elle n’était pas l’objet de notre réunion… » Il semblerait plutôt que Mmes Fioraso et Taubira aient tenté de faire un coup médiatique et politique avec la Guyane en oubliant bien malheureusement la Martinique et la Guadeloupe... « Cette réunion devrait donc servir à remettre Mme Mencé-Caster au centre du jeu. » Ce qui est encore ressorti de cet échange, de l’avis des participants, c’est que l’UAG allait pouvoir retrouver un fonctionnement normal et que ses instances vont à nouveau pouvoir se réunir. Cependant la question des deux élus destitués ne semble pas encore avoir trouvé non plus de règlement : « Cette question n’a pas été véritablement discutée au fond, a concédé M. Aglaé. Nous verrons quel sera le comportement des élus intéressés. »
L’administratrice provisoire du pôle guyanais aura-t-elle une légitimité reconnue par les instances statutaires élues de l’UAG ? « Cette question fera l’objet de discussions au sein de la gouvernance de l’UAG, dès lors que l’administratrice aura recu sa lettre de mission. »
Officiellement, l’objet de la réunion était de savoir si l’université allait retrouver un fonctionnement normal. « Ce sera le cas », a encore répété le vice-président Aglaé. Des aujourd’hui, les discussions reprennent mais avec la direction de l’enseignement supérieur du ministère à Paris. Dans un troisième temps, normalement le 21 novembre, il y aura une concertation avec les responsables politiques des régions et un dialogue avec l’ensemble de la communauté universitaire doit être aussi engagé.
FXG, à Paris