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Publié par fxg

Dede-Saint-Prix-Raices-y-culturas-cover.jpgDédé Saint-Prix marie l’afro-cubain au chouval bwa avec Raices y culturas

Il était au Festival des Suds, à Arles en juillet, pour animer un stage de percussions vocales et de rythmes corporels, puis au Village session à Lavalette en Charente pour un stage de percussions sur peaux et un concert. Avant de partir fin 2013 en tournée en Afrique de l’Est, Dédé Saint-Prix nous parle de son dernier bébé, un album enregistre à Cuba, Raices y culturas (racines et cultures). Interview

« Du kompa, du séga, du maloya à la sauce martinico-cubaine »

Depuis 2007, il n’y a pas eu d’album Dédé Saint-Prix sur le marché. Quel a été le déclic qui a vous a donné envie ?

Au départ, je voulais sortir un album avec des Brésiliens et j’avais même appris le brésilien. Parce que je suis fou amoureux de Salvador de Bahia, mais entre temps, je suis allé à Cuba en juillet 2012 avec une délégation du Conseil général de la Martinique. J’ai fait la connaissance à Santiago de Roberto Linares, un chanteur. Son orchestre jouait juste en face de mon hôtel. Tous les soirs, apres ma douche, je prenais mes flûtes et j’allais jouer avec eux. On s’est rapproché et je me suis retrouvé chez lui avec mon ordinateur, mon magnétophone. On a commencé à enregistrer des chansons sur des bandes que j’avais déjà, des musiques sans texte et des paroles qui n’avaient pas de mélodie, juste les rythmiques. Roberto Linares s’est mis à chanter dessus en espagnol. Je suis revenu à la maison arranger ces titres avant de retourner à Cuba en octobre pour finaliser l’album.

Et l’ouragan Sandy vous est tombé dessus…

Sandy était en train de casser la baraque à Santiago ; l’aéroport était fermé, impossible de s’y rendre. Roberto n’a pu me rejoindre à la Havane qu’au bout de trois jours. Trois jours perdus pour les séances d’enregistrement. On a trouvé sur place des musiciens car ceux de Roberto étaient restés à Santiago et on fait ca vite et bien. J’ai parachevé l’album en Martinique.

Quel est le ton de cet album ?

On entend d’abord la voix de Daniel Pantin, un Martiniquais qui a fait ses études à Cuba. Il pose l’ambiance de l’album, c’est une introduction. Puis les titres s’enchaînent. Certains parlent de l’amitié, un autre est un hymne à la Martinique… Il y a une chanson d’amour que j’ai écrite pour mon épouse, en espagnol…

Parleriez-vous d’un lyannaj Cuba Martinique ?

Déjà, c’est la rencontre du chouval bwa et de la musique afro-cubaine. Il y a aussi du kompa, du séga, du maloya et tout ça à la sauce martinico-cubaine !

Des musiciens cubains jouent de la guitare tres, des bongos, du saxo, de la trompette et du trombone. Des musiciens martiniquais jouent du chacha, du tanbou, de la guitare basse… Un chanteur colombien chante avec moi le titre « Caribe en mi venas » (Caraïbe dans mes veines)… Une Guadeloupéenne joue du kayamb, l’instrument réunionnais... Il y a beaucoup d’amour et de générosité, il y a beaucoup de solos à la guitare tres parce que j’ai voulu que cette petite guitare cubaine soit bien représentée sur chaque titre…

Comment les musiciens cubains ont reçu le chouval bwa ?

Roberto Linares a été d’abord étonné que je connaisse si bien leur musique. Je jouais tout ce qu’il jouait, j’entrais dedans sans aucun probleme alors que lui ne connaissait pas ma musique. J’ai grandi avec la radio et les disques et j’ai appris beaucoup de solos en écoutant… Je lui ai fait écouter le titre Fuerza y vigor que j’avais enregistré en 1990. Il a reconnu immédiatement un rythme afro-cubain particulier, le changui. On l’a réenregistré en créole, la première partie sur le rythme changui, puis, j’ai fait rentrer le chouval bwa...

Propos recueillis par FXG, à Paris


Dédé Saint-Prix présentera cet album au mois de novembre, dans une grande salle parisienne.

Raices y Culturas, produit par Anba lari édisyon, distribué par Couleur music publishing

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