Délégation guyanaise à Paris
La Région Guyane fait du lobbying à Paris
A l’issue de la première journée de leur mission de « trois jours de lobbying et de discussions », lundi à Paris, le président de la Région Guyane Rodolphe Alexandre, Hélène Sirder, Carol Ostorero, et François Mengin Lecreulx sont sortis satisfaits du bureau de Delphine Batho, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie. La rencontre a duré une heure, hier en fin d’après-midi. « Nous avons d’abord appris qu’il y a un projet de loi sur la ratification du protocole de Nagoya, s’est réjouit Rodolphe Alexandre. Ce sera une avancée considérable pour nous en Guyane par rapport aux APA*. » La ministre a eu « une bonne écoute » sur les 100 000 hectares de foncier que la Région demande à l’Etat de lui rétrocéder : « C’est, explique Hélène Sirder, pour structurer la filière biomasse, pour contrôler le déboisement, pour installer les agriculteurs et pour participer à la lutte contre les émissions de gaz à effets de serre. Nous avons mis en place un observatoire du carbone, c’est donc un projet vraiment global que nous lui avons présenté, il n’y a pas de raisons que cela ne marche pas. »
Sur le dossier minier, il n’a pas été question de Rexma ; Delphine Batho a, en revanche, annoncé qu’elle allait saisir très rapidement ses services pour faire adopter les décrets d’application de la loi d’orientation pour l’Outre-mer. « Ca fait dix ans, a indiqué le président Alexandre, que l’on nous reconnaît la délivrance des permis off shore mais les décrets n’ont jamais été pris et, en l’occurrence, il y a un imbroglio juridique avec la responsabilité sur la délivrance de ces permis en cas de problème ou de pollution… »,. Rodolphe Alexandre a, récemment, conduit avec Carol Osterero, un séminaire sur le développement durable de l’activité minière par rapport à sa compatibilité au schéma d’aménagement régional, et la reconnaissance du schéma de développement et d’orientation minières comme document juridique et administratif… « Mme la ministre a été attentive à la question des permis, a déclaré Mme Ostereo, en voyant en effet, que déjà la partie off shore doit être régularisée par décret et maintenant, la refonte du code minier nous permet d’introduire la compétence sur le on shore. C’était un des points importants de cette rencontre. Il y a à peu près 80 amendements qui permettent d’adapter le code minier national aux réalités de la Guyane. »
C’est la collectivité qui aurait donc la responsabilité de délivrer tous les permis d’exploration même si l’instruction continue d’être réalisée par les services déconcentrés de l’Etat. « Si le décret d’application sort, conclut le président, ça veut dire que la Guyane aura une vision particulière sur la délivrance des permis à la fois on et off shore, que les retombées fiscales et économiques seront plus fortes pour la Guyane. »
Mardi, la délégation guyanaise, enrichie de Jocelin Ho Tin Noe, rencontrait les conseillers Outre-mer de Matignon, puis Thierry Tuot, conseiller d’Etat, coordinateur interministériel sur la refonte du code minier. Aujourd'hui, il rencontrent le directeur de la banque publique d’investissement avec le président de lq CCIG Jean-Paul Le Pelletier et le sénateur Georges Patient, puis ce sera le tour de Victorin Lurel, ministre des Outre-mer.
FXG, à Paris
* Accès aux ressources génétiques et partage des avantages (APA)