Des "billets Karam" en cas de deuil
La Région Ile de France propose des « billets Karam » en cas de deuil
La Région île de France a adopté un nouveau dispositif régional d’aide aux Ultramarins d’Ile-de-France qui connaissent un deuil dans leur famille habitant dans un département, une région ou une collectivité d’outre-mer. Hier matin, le président PS de la Région, Jean-Paul Huchon, son vice-président EELV, Pierre Serne, et le conseiller régional UMP, Patrick Karam, ont présenté ce dispositif comme le fruit d’une coproduction droite gauche. A l’origine, une mission confiée par Jean-Paul Huchon à Patrick Karam. Son rapport, sorti en juin 2012, a servi de base à la décision adoptée hier à Paris. Désormais, toute personne vivant en Ile de France, perdant un proche dans son territoire d’origine, peut prétendre à une aide régionale. Ce montant est fixe à 250 € pour les Antilles, 300 pour la Guyane et 350 pour la Réunion, Mayotte et les collectivités d’outre-mer. Cette aide est conditionnée aux ressources. Peuvent y prétendre un couple avec enfant ayant un quotient familial inférieur à 13722 €, ou une personne seule ayant un quotient familial inférieur à 20 161 €. Cette aide est cumulable avec les dispositions deuil qu’avaient signées Patrick Karam alors qu’il était délégué interministériel et les compagnies Air France, Corsair, Air CaraÏbes et Air Austral. Corsair offre un tarif fixe de 500 € pour les Antilles et de 700 pour la Réunion et Mayotte. Air France et Air austral proposent le prix le plus bas de leur grille tarifaire annuelle et Air Caraïbe propose une réduction de 250 €.
En 2011, 2997 personnes ont bénéficié de ces billets deuil entre l’Hexagone et les outre-mer. Corsair et Air France en ont été les plus gros pourvoyeurs. 2162 personnes sont parties de l’Hexagone. 1310 sont partis vers les Antilles, 710 vers la Réunion, 140 vers la Guyane et 2 vers Mayotte. Les départs de Franciliens ont été estimes à 1230. Compte tenu des conditions de ressources, le dispositif devrait concerner de 615 à 800 personnes par an. C’est pourquoi, la Région Ile de France a mobilisé 300 000 euros.
« Jusqu’alors, beaucoup d’Ultramarins renonçaient à revenir au pays participer aux obsèques d’un proche, souligne Patrick Karam qui considère cette mesure comme un « dispositif social et humain ». Notons qu’il n’est pas réservé aux Ultramarins, même si, de fait, ce sont eux les principaux concernés. Cette décision de la Région Ile de France pourrait connaître des suites dans d’autres régions, notamment à la Réunion où un sondage récent signalait que 6 Réunionnais sur 10 étaient prêts à partir travailler dans l’Hexagone…
Il reste encore, pour que ce dispositif soit efficient, qu’un accord soit signé avec un opérateur qui fonctionnera en guichet unique. L’agence de mobilité outre-mer (LADOM) est pressentie.
FXG, à Paris