Discrimination à l'embauche
Une coiffeuse guadeloupéenne discriminée à l’emploi
Face à un acas de discrimination avérée, la HALDE a proposé une transaction financière. Patrick Karam et la plaignante réclament un procès.
Myrianne S., coiffeuse martiniquaise installée en région parisienne, a été victime d’une discrimination à l’embauche en avril dernier. Selon l’enquête de la Haute autorité de lutte contre les discriminations (HALDE), saisie sur cette affaire par le délégué Patrick Karam, la jeune femme se serait vu refuser un poste chez Apoline coiffure, 75 rue de Javel dans le 15e arrondissement de la capitale, « bien qu’elle présente très bien et a un très bon CV » aux dires mêmes d’Edouard Chaulet, gérant du salon, au seul motif qu’elle était noire et que sa couleur de peau allait « chasser sa clientèle ». La Haute autorité a considéré « que les éléments du délit de refus d’embauche à raison de l’origine tel que prévu et réprimé par les articles 225-1 et 225-2 du code pénal sont établis ». Mais là où le bât blesse, c’est quand la HALDE a proposé à la plaignante une transaction financière plutôt qu’une sanction pénale. Myrianne S. comme Patrick Karam s’opposent à la transaction pénale. Selon le délégué, « les faits de discrimination apparaissent clairement établis et justifient une convocation du gérant du salon de coiffure devant un tribunal correctionnel ». Patrick Karam considère qu’on ne saurait combattre les discriminations en évacuant les sanctions pénales qui sont pédagogiques et dissuasives. Le délégué interministériel indique qu’à sa demande SOS Racisme et La Maison des Potes viennent de déposer une plainte pénale et il souhaite que la HALDE s’associe à cette procédure. « Au moment où l’on oppose aux discriminations, la liberté de choix (la référence à Eric Zemour est nette), y compris sur des critères illégaux, liés à l’origine, la couleur, l’orientation sexuelle, l‘apparence physique, l’âge, la santé, le lieu de résidence, la tolérance zéro demeure la seule option valable pour faire progresser l’égalité entre tous les Français », estime Patrick Karam.
FXG (agence de presse GHM)