Elections régionales en outre-mer
En Guadeloupe, la liste PS de Victorin Lurel est élue au 1er tour avec 56,5 % des voix, laissant la liste de l'UMP à 14.01 % et celle du PS dissident, Eric Jalton à 12.4%
En Martinique, le député maire de Fort-de-France (DVG) arrive en tête avec plus de 40 % devant le président indépendantiste sortant,, Alfred Marie-Jeanne (33 %) et la liste UMP à quelque 10 %.
En Guyane, le maire de Cayenne, Rodolphe Alexandre, (DVG soutenu par l'UMP) est en tête avec 40 % des suffrages devant Christiane Taubira (DVD) à 22 %.
A la Réunion, Paul Vergès 5PCR), président sortant obtient 30,2 %, son challenger à droite, le député UMP Didier Robert emporte 26,42 % des suffrage, et le PS Michel Vergoz, 13.06 %.
Marie-Luce Penchard rate son implantation en Guadeloupe
La ministre de l’Outre-mer comptait sur ces élections régionales, non pour gagner mais pour capitaliser. Elle concédait même, avant le vote, qu’elle n’aurait « aucune amertume en cas de défaite ». Mais avec le plus mauvais score jamais acquis par la droite guadeloupéenne (14,01%), Marie-Luce Penchard a échoué dans sa volonté de s’implanter politiquement en Guadeloupe. On ne parlera pas de « parachutage raté » car la ministre est 100 % guadeloupéenne. Marie-Luce Penchard avait deux objectifs en tête : les élections territoriales de 2014 et la 4e circonscription législative en 2012. Marie-Luce Penchard a eu, durant cette campagne, les yeux rivés sur ce qui se passait lors des meetings dans la circonscription de Victorin Lurel. Or, dans cette circonscription (naguère détenue sa mère et qui a été retaillée pour favoriser la droite), la seule commune où sa liste est en tête est Terre-de-Haut où 55 % des 1209 votants l’ont soutenue. Pour le reste, c’est la bérézina. A Basse-Terre dont le maire est sa mère, sa liste dépasse à peine les 17 %. A Gourbeyre, commune traditionnellement à droite, elle obtient quelque 21 % contre 52 % à Lurel. A Baillif, c’est encore pire (9,5 % contre 61,5)… Pour Axel Urgin, secrétaire national du PS à l’Outre-mer, « il y a eu un vaste front républicain, anti-autonomiste, antiviolences, anti-Domota, anti LKP . Blaise Aldo et Marie-Luce Penchard ont été incapables d’incarner une ligne anti-rue. » La ministre paye là, sans doute, sa filiation, car Lucette Michaux-Chevry, depuis la Déclaration de Basse-Terre, est considérée comme capable d’emmener la Guadeloupe vers là où elle ne veut pas aller, l’autonomie. L’attitude de celle qui n’était encore que secrétaire nationale à l’UMP et conseillère outre-mer à l’Elysée pendant les 44 jours de grève du début 2009, a dû peser. Les électeurs se sont souvenus qu’elle pensait (avec sa mère) que ce mouvement était dirigé contre Lurel… L’attitude du président de la République aussi a dû peser avec ses propositions d’évolution institutionnelle. Elles ont pu être considérées comme une ouverture positive à l’autonomie. Axel Urgin, réagissant lundi matin, sur les radios nationales, indiquait ne pas vouloir « tirer sur une ambulance ». Mais il pense qu’en toute logique, avec ce score, elle devrait quitter le ministère de l’Outre-mer… C’est peut-être oublier un peu vite qu’en Guyane et à la Réunion, rien n’est encore joué.
FXG (Agence de presse GHM)