Emplois d'avenir au Senat
Interview du senateur maire de Kourou (app. PS)
« Le principe d’égalité tient compte des disparités »
Il y avait bien peu de sénateurs hier après-midi dans l’hémicycle du palais du Luxembourg pour écouter Michel Sapin et Thierry Repentin, les ministres en charge de défendre le projet de loi sur les emplois d’avenir. A l’exception notable de quelques élus d’outre-mer présents des 14 h 30, parmi lesquels Michel Vergoz (Réunion), Serge Larcher et Maurice Antiste (Martinique), Jacques Cornano (Guadeloupe) et Thani Mohamed-Soilihi (Mayotte). Seul orateur inscrit dans la discussion, Jean-Etienne Antoinette (Guyane) s’est fait le porte-parole de l’ensemble des sénateurs de la majorité gouvernementale. Interview.
Si vous êtes porte-parole, c’est que les sénateurs ultramarins de la majorité sont tous d’accord sur ces emplois d’avenir ?
Il est évident que la question de l’emploi et notamment de l’emploi des jeunes est une problématique qui nous rassemble. Un chiffre : 60 % des jeunes de 16 à 25 ans sont à la recherche d’un emploi avec une particularité, comme c’est le cas en Guyane, 58% d’entre eux qui sortent du système scolaire sans diplôme et avec un environnement économique qui n’est pas favorable.
Et le gouvernement semble en avoir pris la mesure puisque les outre-mer sont éligibles a ces emplois d’avenir…
Nous avons obtenu que les DOM ne soient pas enfermés dans des zonages. L’ensemble des DOM est retenu pour ce dispositif et, Michel Sapin l’a indiqué dans son discours, le dispositif s’ouvre également pour les bacheliers car le secteur marchand ne peut pas embaucher les jeunes diplômes. Une attention particulière a été portee au profit des DOM car le gouvernement a vraiment pris en compte une réalité tout à fait différente de celle de la métropole. C’est ça le principe d’égalité qui tient compte des disparités.
L’urgence est la même partout au niveau du chômage ; combien d’emploi les outre-mer peuvent négocier sur les 100 000 prévus pour 2013 ?
Il y a des critères. Malheureusement les outre-mer réunissent tous ces critères, fort chômage des jeunes, des territoires en zones urbaines sensibles et un tissu économique qui ne permet pas d’absorber toute cette population avec un accroissement démographique important. Nous espérons en obtenir le maximum parce qu’il y a une véritable problématique de l’emploi.
Vous n’avez pas avance un chiffre ?
Ça ne se négocie pas ainsi ; il faut tenir compte des difficultés que rencontrent d’autres régions. Je pense au Nord Pas-de-Calais et celles qui sont frappées par la crise économique. Mais il est évident que les outre-mer ne sont pas oublies déjà dans l’architecture même du texte ou des particularismes ont été reconnus.
Quelles sont les limites de ce projet de loi ?
Il a fallu attendre 15 ans pour que le gouvernement traite ce problème après les emplois jeunes. La difficulté de ce dispositif est la question de la formation, de la pérennité de ces emplois car nous sommes dans un secteur non-marchand. Il faut donc rapidement passer à d’autres phases. Bravo pour ces emplois jeunes mais dans les plus brefs délais nous devons mettre en place une filière afin que le secteur marchand puisse de façon pérenne embaucher cette jeunesse.
Même si vous ne voulez pas donner de chiffre, a combien estimez-vous les besoins en Guyane ?
Nous espérons que l’appui sera plus fort pour la Guyane, mais je ne donnerai pas de chiffre !
Propos recueillis par FXG (agence de presse GHM)