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Publié par fxg

L’aveu de Christophe Firmin de n’avoir pas agi seul conduit au renvoi du procès

une-proche-de-patricia-et-les-avocats-derriere.jpgAprès une journée d’audience riche en rebondissements, le président de la cour d’assises de Créteil a fini par accorder aux parties civiles le renvoi du procès de Christophe Firmin.

Ça devait être la dernière journée du procès de Christophe Firmin devant la cour d’assises de la Seine et Marne. Depuis deux jours, la cour jugeait ce jeune Martiniquais accusé d’avoir étranglé, il y a deux ans et huit mois, la Martiniquaise Patricia Cétout dans son domicile de Choisy-le-Roi. Las, hier matin, alors que devaient commencer les plaidoiries des parties civiles, Eva Mompag, l’ex petite amie de Christophe (voir notre précédente édition), a demandé qu’on l’entende à nouveau. Sa déclaration a fait l’effet d’une bombe : « Christophe m’a avoué qu’il n’était pas seul le soir de la mort de Patricia. » Et Christophe Firmin a confirmé cette information. Aussitôt, les avocats des parties civiles, Mes Ursulet, Yang Ting, Narfez, Petit, Troupé et Hodebar, ont demandé un renvoi pour que l’on procède à des investigations complémentaires. « S’il n’était pas seul, a plaidé Angebert Hodebar, ça remet en cause le fondement même de cette cour d’assises qui doit statuer sur un crime en réunion, un assassinat et non plus un simple meurtre… M. Firmin nous a mené en bateau pendant deux ans ! » Jocelyn Troupé a renchéri : « M. Firmin semble avoir peur. » Et il rappelle que la cour a découvert avec stupéfaction que dans son affaire de détournement de fonds chez son employeur, Christophe a minoré les sommes volées (3000 € au lieu de 60 000 !) et surtout que là aussi il n’était pas seul… A l’aune de cette révélation, le dossier prend un autre éclairage et l’on reparle du texto envoyé le lendemain du crime par Christophe à sa petite amie Alicia : « Tu m’a usé toute la nuit. » Et Me Troupé s’interroge : «  A-t-il peur d’Alicia ? »

Anne Fournet, l’avocate générale, ne semble pas favorable aux investigations supplémentaires : « La cour d’assises n’est pas un théâtre, mais au nom de la transparence, je ne m’y oppose pas. » « Christophe Firmin, poursuit l’avocat de la défense, Me Schapira, en a trop dit ou trop peu. » Il se tourne vers son client : « Si vous avez des noms, donnez-les ! » Christophe Firmin prend la parole : « Je souhaite être jugé, je n’ai rien d’autre à ajouter. » Suspension d’audience. Il est 13 heures.

Deux nouveaux suspects

14 h 30. A la reprise, le renvoi est refusé, mais les parties civiles demandent de nouvelles auditions à la barre : Alicia Sileber, la petite amie de Christophe, et Jeremy Dumar, amant d’Alicia. Jeremy Dumar a déposé la veille et Alicia Sileber n’a pu être entendue… Me Yang Ting interpelle la cour : « L’accusé nous dit qu’il n’était pas seul, qu’il n’a pu empêcher ce qui s’est passé ? Où est Alicia Sileber qui lui a fourni un faux alibi, pourquoi a-t-elle échangé 17 SMS avec Christophe Firmin alors qu’il était sensé être chez elle ? En jugeant seul Christophe, on ne saura pas pourquoi et de quoi il est jugé. » Me Hodebar signale que Jeremy Dumar a menti en disant qu’il ne fréquentait pas Christophe en région parisienne… La veille, M. Dumar a dit que Christophe lui avait téléphoné a la fin de son service le soir du meurtre, après minuit... Me Ursulet s’en prend au parquet : « Vous devez poursuivre au nom de la société, vous devez demander des investigations complémentaires ! » Et l’on se retrouve dans cette situation étrange où le parquet et la défense sont sur la même ligne, contre les parties civiles. Bien qu’elle ne s’oppose encore pas aux auditions complémentaires, l’avocate générale s’avance : « Cet imaginaire d’assassinat, de meurtre en bande organisée ne tient pas. » Me Schapira demande encore que son client soit jugé. La cour se retire à 15 h 30. Quand elle revient, après plus d’une heure de réflexion, le président Leurent déclare que « les auditions demandées s’apparentent a une demande de renvoi vu la tardiveté et le calendrier prévu ». Il ajoute : « L’audition d’Alicia Sileber que l’on n’a pas localisée est utile a la vérité et l’audition de Jeremy Dumar est nécessaire. » Il renvoie l’affaire à une session ultérieure de la cour d’assises et ordonne le maintien en détention de Christophe Firmin.

Compte rendu d’audience FXG (agence de presse GHM)


Incident de prétoire autour du créole

avocats-presse-sortie-d-audience.jpgAu deuxième jour du procès, l’audition d’un témoin, ami d’enfance de Christophe Firmin, a donné lieu à une courte leçon de créole aux répercussions ahurissantes lors de cette dernière audience. Me Ursulet demandait au témoin la réaction de Christophe Firmin quand il avait essuyé un refus de la part d’une fille invitée à danser : « Il mordait sa lèvre comme s’il avait envie de la battre. » « Pouvez-vous le dire tel qu’il vous l’a dit ? » « Man se bat’ manzel ! » Et Me Ursulet a traduit, mot par mot.

Hier, contre toute attente, Me Schapira est revenu sur cet échange : « Christophe Firmin m’a dit qu’il l’avait été menacé en créole. » Et il ajoute : « Pourquoi pas du vaudou ? Pourquoi pas un poulet accroché ? » Un grondement monte du banc des avocats des parties civiles, mais aussi de la salle remplie à 90 % d’Antillais. A son tour, Me Ursulet réplique : « Nous ne méritons ni insultes à notre culture, ni outrages a notre douleur… » Me Schapira : « M. Firmin m’en a parlé car Me Ursulet a cru pouvoir poser des questions en créole et M. Firmin l’a pris pour du vaudou… » Alex Ursulet sort de ses gonds et hurle : « Est-ce que j’ai posé une question en créole ?! » A l’issue de l’audience, Me Ursulet est aller trouver son confrère qui lui a répondu : « Vous pouvez appeler le bâtonnier. »

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