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Publié par fxg

ITW Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur

« L’objectif est à terme une université de plein exercice »

Genevieve-Fioraso.jpgL’une des revendications pour le pôle guyanais de l’UAG est la révocation de quatre dirigeants, vous proposez plutôt de nommer un administrateur provisoire…

Il y a un problème de gouvernance indéniable, sans que d’ailleurs aucune faute n’ait pu être reconnue, et il faut apaiser les choses pour travailler sereinement à l’avenir de cette composante de l’université Antilles-Guyane. J’ai donc décide de nommer un administrateur provisoire. Dans les jours qui viennent, vous connaîtrez son nom.

Sa mission sera-t-elle d’aller vers l’autonomie comme cela est réclamé ?

Il devra effectivement mettre en œuvre l’objectif d’autonomie souhaité par l’ensemble des Guyanais, et que mon ministère et le gouvernement ont décidé de soutenir. C’est un objectif qui prend du temps pour des raisons statutaires et juridiques, et des nécessités de consultation. C’est un objectif à deux ou trois ans et plutôt trois ans que deux.

Quelles seront les étapes de cette autonomie ?

Il faut d’abord organiser la première étape qui vise une autonomie plus grande des licences. Ce sont aussi des moyens nouveaux dont nous vérifierons qu’ils seront bien distribués parce que nous avons observé que les trois postes que j’avais créés l’année dernière n’avaient pas ete distribués en Guyane. Donc cette année, nous créons cinq postes et nous veillerons à ce qu’ils soient effectivement implantés en Guyane. Nous avons créé une licence de l’environnement qui sera effective à partir de la rentrée prochaine. C’était trop tard pour l’annoncer à cette rentrée.

A ce chiffre de cinq postes, les syndicats répondent « très insuffisant. Qu’en dites-vous ?

Globalement, l’université Antilles-Guyane est sur dotée, mais il faut voir la façon dont les postes sont répartis et la Guyane n’est pas sur dotée.

Et quid des autres moyens demandés ?

Les travaux nécessaires pour la restauration des étudiants et pour l’accès à la bibliothèque ont été accélérés et maintenant, tout est disponible pour les étudiants. Les travaux de logements et ceux de désenclavement d’accès à l’université par voie routière et transports en commun seront également accélérés. Nous répondons aux demandes et nous voulons rétablir à la fois un climat apaisé et un climat de confiance et de concertation. C’est pourquoi nous avons décidé de nommer un administrateur provisoire qui, dans les six mois, doit nous permettre d’avoir une feuille de route précise, détaillée. Cela permettra à la Guyane d’ouvrir son université à davantage d’étudiants guyanais. Il y a 2500 étudiants aujourd’hui pour 35 000 jeunes en capacité de faire des études. Il y a une grosse marge de progression… Et je souhaiterais que la Guyane s’ouvre sur la Caraïbe parce que c’est une formidable opportunité de développement.

Cela veut-il dire que le cordon avec les Antilles sera définitivement coupé ?

C’est aux Guyanais d’en décider à l’issue de ces six mois. L’objectif que m’ont donné les parlementaires guyanais, le president du conseil régional, les élus locaux, c’est à terme une université de plein exercice. Mais pour y parvenir, il faut d’abord renforcer l’autonomie au niveau des licences et construire l’avenir ensemble.

Y a-t-il d’ores et déjà un calendrier ?

Si on avait tout planifié, on n’aurait pas besoin d’administrateur provisoire et il n’y aurait pas toute cette agitation aujourd’hui en Guyane. Il faut rendre les acteurs responsables de leur avenir, c’est tout l’esprit de la loi que j’ai mise en place et qui veut favoriser la dynamique des écosystèmes et des territoires. L’Etat est là pour réguler, mais il faut susciter et développer les initiatives locales.

A quoi a conclu la mission de l’inspection générale que vous avez mandatée ?

Ses conclusions ne sont pas en contradiction avec ce que j’ai indiqué et la décision que j’ai prise l’a été en parfaite entente avec Victorin Lurel, mais aussi Christiane Taubira, sous l’autorité du Premier ministre.

Propos recueillis par FXG, à Paris

La ministre de l’Enseignement supérieur devrait se rendre en Guyane à la mi-decembre, à l’occasion du voyage présidentiel de François hollande prévu à son retour du Brésil.

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