Florence Naprix
Florence Naprix enchante la reine blanche
La chanteuse de Lauricisque dans sa longue robe se déchaine, frémit, donne de la voix sur la scène du théâtre de la Reine blanche, mardi dernier, à Paris. Un lieu chamboulé pour elle et son groupe. Elle est venue présenter son prochain opus, Fann Kann, sous la direction artistique du bassiste Stéphane Castry.
Devant une salle comble et un public de connaisseurs conquis, la fille de Pointe-à-Pitre était heureuse, souriante, très sexy. Elle joue de la musique qu’elle aime, de la musique qui lui ressemble. « Je suis pointoise. Je me suis bien amusée. Je fais de la musique est-caribéenne aux accents zouk, biguine et jazz. » Une musique parfois incendiaire, naturellement volcanique, un brin provocante, surtout avec son regard malicieux.
Quinze titres à son image. Florence n’aime pas la facilité. Pas vraiment dans la tendance zouk love. Pour interpréter « Konsyans », elle demande la permission de prendre une chaise. Assise, elle lance : « J’entame la partie sérieuse de mon spectacle. Nous artistes, nous sommes là pour faire passer un message. Trop de bla bla, il faut de la solidarité et de la bonne volonté ! » Le public répond un grand oui. Puis elle s’envole dans un duo avec Tony Chasseur, « Rézon a kè », pour l’unité avec la Martinique. « C’est le peuple des Antilles, il n’y a pas de différence. A quoi ça nous mène ? » pousse-t-elle. A partager.
Sa voix est profonde, colorée. Un peu à la Léonard Gabriel, elle dégage de la sensualité et galvanise avec « Nou dako » ou l’hommage à la biguine dans un « Medley bigin » revisité. On s’amuse bien en écoutant ses mélodies bien rythmées par ses musiciens. Son entrée sur scène était sous le signe de la joie. Elle a enflammé le plateau par son « Soléy lévé », repris en chœur par les spectateurs debout. Florence fait danser la musique et crier ses fans. Elle porte en elle une belle expression musicale.
Alfred Jocksan (agence de presse GHM)