Foire de Paris
Le village Martinique de la foire de Paris
La 108e édition de la foire de Paris a été inaugurée vendredi dernier par le maire de la ville, Bertrand Delanoë, qui a eu un véritable coup de cœur pour le stand de la Martinique. Il a remis le prix « Coup cœur Paris outre-mer » mis en place par la délégation générale à l’outremer que dirige le Martiniquais, Jean-Claude Cadenet.
Le village Martinique est remarquable, attractif, et s’étale sur 300 mètres carrés, visible dès l’entrée. Il est composé des petits pavillons en tôle ondulée multicolore, garni de fleurs exotiques tout autour, et entouré de rues pavées : rue du zouk et rue de la biguine, clin d’œil à Saint Pierre, le petit Paris des tropiques, avant l’événement tragique de la montagne Pelée en mai 1802. Le maire de Paris était attendu par le président de région, Serge Letchimy et toute la délégation martiniquaise. « On ne s’ennuie jamais avec vous, a lancé le maire, parce que vous êtes comme ça. J’adore la Martinique et parce que je ne peux pas y aller tout le temps, j’ai la Martinique avec moi ! » Il désigne alors Maggy Nestoret et Jean-Claude Cadenet, ses conseillers outre-mer. Puis il félicite l’ensemble de la délégation pour son dynamisme. « Je vois une Martinique dynamique, créative, chaleureuse, c’est toujours agréable. » Karine Roy-Camille, présidente du comité martiniquais du tourisme, est aux anges.
Le slogan de la délégation est « la fèt là bèl ». La Martinique montre et affiche ses savoirs faire. Le conseil régional, le comité du tourisme et la chambre des métiers et de l’artisanat présentent un ensemble uni qui véhicule une image positive et de qualité. 24 artisans sont là. Parmi eux, un créateur d’articles en bois pays, « O bois des Îsles », de Jean-Michel et Christelle Désiré, déjà récompensés du prix « coup de cœur joie des dénicheurs 2012 » de la foire de Paris pour leur originalité et leur sympathie. C’est la première fois qu’ils exposent à Paris. Il y a aussi fabricants vendeurs de glaces (Sarl Excellence glaces Antilles, Marlène Glaces, Ziouka glaces douceurs), deux ébénistes, Labour et Jean Querbel. Ce denier interpelle le président Serge Letchimy sur les prix des stands. L’an dernier, il avait avancé 7 300 € pour participer à la foire. Et cette année son investissement dépasse les 10 000 €. Il demande que tout le monde soit logé à la même enseigne et annonce qu’il ne souhaite pas payer pour les autres. Il y a aussi trois écrivains dont Tony Delsham, un constructeur de maisons, très apprécié par les exilés économiques voulant construire au pays, une société de conseil en financement, deux bijouteries, des vendeurs d’épices, de vêtements, des restaurateurs et 17 professionnels du tourismes, hôteliers et loueurs de bateaux.
Des animations déclinent un programme profondément ancré dans la tradition du pays. Une ivresse aux multiples couleurs. La fèt là bél d’une Martinique généreuse, imprévisible, surprenante, déroutante et précieuse avec des artistes locaux, tels que Dédé Saint Prix, Ballet Tchè Kréol, Jean-Claude Naimro, Jean-Philippe Martelly, E.Sy Kennenga en podium extérieur, chaque jour. Le lundi 7 mai sera la journée de la Martinique avec des nombreuses animations, des jeux et des cadeaux.
Alfred Jocksan (agence de presse GHM)
Serge Letchimy, député, président de la région Martinique
« Nous avons fait beaucoup d’effort, avec la chambre des métiers et les artisans. Nous sommes d’un seul tenant, dans un village. Avant c’était découpé en plusieurs parties. On est extrêmement fier pour dire qu’on est des êtres humains, des êtres déterminés avec beaucoup d’initiative, une culture et une identité propre. Il ne faut pas voir seulement l’aspect matériel, il faut regarder le savoir faire qu’y a derrière. De plus en plus la Martinique doit se tourner vers l’exportation. Il ne faut pas mettre l’outre mer dans un petit cocon. Nous sommes dans un monde de partage de richesses, de politique fiscale équilibrée. Il faut des pays d’outre mer ouverts, émancipés culturellement et économiquement. »
Le royaume du Boudin de Ducos à la foire de Paris
La petite maison de fabrication de boudin de Ducos, Le royaume du boudin, s’est installée pour la première fois dans les allées de la foire de Paris avec plusieurs objectifs. D’abord booster son chiffre d’affaires, puis se faire connaître et trouver un réseau de distribution pour exporter sa production en Hexagone depuis la Martinique. Pour l’occasion, Fred Duhemé, le patron, est venu avec sa petite équipe et quatre tonnes de boudin. Des boudins au lambi, au crevette, au langouste, au hareng-saur, au poisson boucané. A vrai dire, des boudins en tout genre, blanc et rouge, en sandwiches et au kilo. Le royaume du boudin, une petite entreprise familiale depuis quatre générations, créé par le père de Frédéric, et ce dernier a initié son fils Mathieu. Son unité de production est toute neuve et capable en un temps record de faire face à des nombreuses demandes selon le patron, Fred, installé dans zone industriel Petite Cocotte à Ducos. Nos entrepreneurs ont des idées. La foire de Paris est l’occasion idéal pour nouer des contacts, voire accéder à d’autres marchés.
La Guadeloupe s’agrandit à la foire de Paris
La Guadeloupe, avec ses traditions festives, sa joie de vivre, ses contrastes, ses contes, ses légendes et traditions, ses danses et musiques, ses paysages, amène le soleil et son savoir faire à la foire de Paris, ouverte depuis le 27 avril. Visibilité et reconnaissance sur 567 mètres carré dans le hall 4, celui qui accueille les terres des tropiques. A la conquête de l’exportation.
Edith Hamot (CCI), Juliany Donineaux (chambre de métiers) et Gervaise Pommier (CTIG) sont les trois femmes charger de présenter une image réjouissante de la Guadeloupe avec un mot d’ordre : « Je vis en Guadeloupe, je fabrique en Guadeloupe. »
Cette année pour faire découvrir aux Parisiens la beauté du pays, son authenticité, son savoir faire dans tous les secteurs d’activité et de production locale, l’espace s’est agrandi pour atteindre 567 mètres carré au lieu de 505 l’année précédente. Il est partagé en quatre secteurs : 230 m2 de surface d’exposition pour les artisans, 184 m2 pour les commerçants, 87 m2 pour la restauration et 66 m2 pour les trois institutions. On dénombre trente sept exposants. Vingt-quatre relèvent du secteur des métiers et de l’artisanat et treize de la CCI. La foire de Paris est un rendez-vous incontournable pour les acteurs économiques du pays. Les rhumiers se sont regroupés pour mieux défendre leurs intérêts face à la concurrence de plus en plus agressive sur un marché en plein développement. Ils ont reçu, pour leur stand et l’accueil, le prix « Coup de cœur joie des dénicheurs 2012 ». Un bon départ.
La foire de Paris c’est aussi un lieu de retrouvailles pour des nombreux Guadeloupéens exilés économiquement ou étudiants. Le tambour ka est roi, dominant l’espace majestueusement. Des mats de cocagne dominent, sans saucissons, ni autres friandises… Un petit souvenir du passé pour les nostalgiques du bon vieux temps, des fêtes communales. Et, pour que la fête soit totale, les masques de carnaval guident les visiteurs de stand en stand. Les deux compères, Lapen et Zanba, sont là, comme les membres de l’association Kafé signe de la marina de Rivière-Sens. Le jeudi 3 mai sera la journée de la Guadeloupe et pour faire entendre sa musique, trois groupes sont programmés sur le podium extérieur, Bois Bandé, Koktel et le groupe Branché avec Edouard Sévèle, avec défilé de mode et d’autres animations carnavalesques sont prévus dans les allées des stands.
Les responsables visent le prix du top stand pour cette 108e édition de la foire de Paris.
Alfred Jocksan (agence de presse GHM)
Le couac de Guyane en vedette à Paris
Des montagnes de couac et de produits à base de farine de manioc venant de la Guyane sont en vente à la foire de Paris qui s’est ouverte le 27 avril. Pour créer un village Guyane composé de sept stands, certains exposants ont reçu un petit aide régionale pour booster leurs petits commerces.
Deux petits commerçant sont venus spécialement de Guyane pour écouler leur production auprès de leurs compatriotes vivant en hexagone. Ces planteurs de manioc et fabriquant de couac qui cultivent et transforment le manioc peinent à joindre les deux bouts. La culture est économiquement peu rentable et astreignante. Seule une minorité trouve son compte dans ce commerce malgré un produit présenté de bonne qualité, voire excellent.
Antoinette Eliette est venue du Corossony, un petit village tout prêt du Sinnamary, pour vendre sa farine de couac, ses cassaves, son wong et krétik. Son sourire fait mouche et son bon humeur fait le reste. Pour tout cette gentillesse, elle a reçu le prix « coup de cœur joie des dénicheurs 2012 » de la foire de Paris. Un petit panneau rouge qu’elle a mis bien en évidence. Tout ce qu’elle vend est noté minutieusement sur son cahier de compte.
Dans un autre allée du hall Terre de tropiques où sont regroupés les vendeurs de Guyane, une autre échoppe propose du couac et autres produits du pays. Cette fois ci, c’est une association, Les Musandas, tenue par quatre femmes et un homme, Joseph Mérine, Marceline Falin, Céline Lanage, Justin Damas, Daniel et Julie Tarcy et la responsable de l’association, Passionne Prepont. Eux aussi sont venus pour la première fois et espèrent tout vendre avant de repartir dans huit jours. Ils sont de Macayo et viennent souvent sur le marché de Cayenne ou dans les différentes fêtes locales pour écouler leur production. Ils sont venus avec une mini chaudière pour faire des démonstrations sur place.
La vente du couac à Paris connaît un regain qui permet de relancer la production locale. Pourtant ces commerces ne font pas pour autant fortune à Paris. « C’est juste une petite recette d’agrément qui permet simplement de mieux vivre », témoigne un exposant.
Alfred Jocksan (agence de presse GHM)