Foire de Paris, Guyane
Petite présence guyanaise à la Foire de Paris
Une grande terrasse de restaurant accueille le visiteur qui pénètre le hall Terres de tropique à la Foire de Paris. Capacité d’accueil : 160 couverts. C’est le restaurant Paris-Caraibes de Jocelyn Golitin, le seul marinier guyanais de Paris. Il promeut dans son restaurant la gastronomie créole et ses croisieres sur la Seine en mode french cancan ou bal antillais. Derrière le restaurant commencent les stands. Aussitôt, le visiteur tombe sur « la Petite Guyane », rapport à la vingtaine d’exposants guyanais qu’il y avait encore en 2011… Un îlot de six stands, tous occupés par des artisans et commerçants venus de Cayenne et Kourou. Nicole et Stasky Kossé exposent pour la première fois sous l’enseigne « Fais-toi plaisir ». « C’est calme, c’est mort… », disait encore vendredi Nicole, inquiète de ne pas avoir encore la grande foule du week-end. Elle a investi 13 000 € et n’en a encore rentré que 400… Elle et son mari ont créé leur atelier à Cayenne en novembre. Au pays, ils vendent, dans les foires et marchés, vêtements et sacs en madras, calebasses, paréos et panguys… Ils comptent sur l’aide que leur a promis la Région. Nicole est tendue : « On nous a promis une aide de 50 %, mais ceux de l’an dernier ne l’auraient pas encore touchée… » Information démentie au stand voisin, celui de l’association des Musandas de Passionne Prépont. Avec Julie Tarcy, Justin Damase, Camille Rozé, Céline Lorage et Jocelyne, ils viennent pour la deuxième fois. « Nous sommes une association folklorique de Macouria et beaucoup d’entre-nous savent faire des balais créoles, du stylisme, des pâtisseries, explique Julie. Nous venons faire connaître nos savoir-faire. » Ils ont autofinancé leur déplacement. « L’an dernier la Région nous a versé 50 % de l’aide au début de la foire, puis le reste après. Cette année, ce sera au retour. »
Voisine des Musandas, Eliette Antoinette de Corossony (et cousine du sénateur maire de Kourou), escortée de sa sœur et sa nièce qui vivent à Sucy-en-Brie. Elle propose son couac. Elle a prévu d’en vendre 420 kilos contre 380 l’an passé. A 10 euros le kilo, elle sait pourquoi elle revient depuis 2011 ! « Je commence à être connue, s’exclame-t-elle, car c’est difficile de trouver du couac a Paris et c’est cher ! » L’Union du Carnaval de Guyane a pris soin d’être là aussi pour vanter ses touloulous et ses masacarades, à côté du stand de Ruthy. La couturière kouroucienne en est à sa quatrième Foire. Robes créoles traditionnelles pour enfant et adulte, de 15 a 70 euros. « Ca commence à marcher, indique Ruthy. Mais je suis là d’abord pour mon image et celle de la Guyane. » Habituée des marchés de Kourou, Saint-Laurent et Matoury, elle apprécie la clientèle « multiculturelle » de Paris. Comme les Kossé, sans les aides de la Région, elle ne viendrait pas… Face à Ruthy, se tient le stand des Délices de Guyane. Troisième année pour les confitures et condiments de Bernard Boullanger. 150 cartons à vendre. « L’idée, c’est de ne rien rapporter », lance la vendeuse. Enfin Wilma et Mirette proposent des pochettes en set de table, très tendance, des bijoux madras et des poupées. « Ce qui marche ici, c’est la nourriture », s’exclame Mirette pas encore tres satisfaite de son chiffre. Elle en a après la chambre de métiers : « On cotise, ils n’aident pas… On comprend pourquoi les Guyanais ne courent pas à la Foire. » C’est vrai que contrairement aux années précédentes, la CCI, le CTG, le CNES, Ibis rouge, Jand’or, La belle Capresse ou Armelle Carotine, qui y vendait ses punchs depuis presque dix ans, ne sont plus là. Mais au moins le 10 mai, sur la scene musicale de la Foire, il y aura Teedjee !
FXG, à Paris