Fraude à la carte bleue : le coupable était presque parfait
Un Martiniquais accusé à tord de fraude à la carte bleue par la SNCF
Il est arrivé au tribunal correctionnel de Paris accompagné de sa maman. Avec ses cheveux tirés sur le sommet par un petit chignon, ses lunettes cerclées d’écaille noire, son jean’s bleu, son gilet noir rapiécé aux coudes et ses baskets, Jérémy Dondon, Martiniquais né dans l’Hexagone, semble, malgré ses 22 ans, être encore un adolescent. Il ne comprend pas bien d’ailleurs pourquoi il est là… Son employeur, la SNCF, l’a fait comparaître pour fraude à la carte bleue après que le GIE CB a découvert que de juin à novembre 2011, 227 cartes bleues ont été piratées pour un préjudice de 100 000 €. L’enquête de police a démontré que « le point de compromission » de ces 227 CB est l’ordinateur du guichet de vente attribué à Jérémy Dondon à la gare du Nord (Paris) où il est en CDD depuis juin. « C’est injuste, je me suis battu pour ce travail », lançait-il au tribunal, mercredi dernier. Outre la découverte du lieu de compromission des cartes, Jérémy Dondon avait, en sa défaveur, une photo d’une carte bleue prise avec son smart-phone, à son guichet. « C’est une bêtise de ma part… Pour faire rêver une amie… » Or cette carte photographiée n’a jamais été fraudée. D’autres éléments sont venus peu à peu convaincre le tribunal de l’innocence de Jérémy. Ainsi, alors qu’il a été, en principe, démasqué le 1er octobre 2011, donc suspendu, les fraudes ont continué jusqu’à la mi-novembre. Malgré les assertions du supérieur de Jérémy à la SNCF et des avocats du GIE CB et des banques, Me Ursulet a obtenu du tribunal la relaxe du jeune Martiniquais. Il reste à l’avocat à faire réintégrer son client par la SNCF et, à celle-ci, de trouver le vrai coupable.
FXG (agence de presse GHM)