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Publié par fxg

FREEPON-COUV-1.jpgDidier Méphon, alias Freepon, sort un EP de cinq titres (Nu soul créole, avant-goût de son album à sortir fin 2014, Premiè fwa) qu’il défendra en première partie de Fal Frett à Paris, le 1er février au New Morning. Interview.

« L’album des titres qui me ressemblent »

Nu soul créole, est-ce l’expression de votre projet urban acoustic ?

L’urban acoustic est un de mes leitmotiv. C’est le mélange de ce que je peux faire de hip hop, d’urbain, de rap et d’acoustique et ça se ressent sur scène. Le registre de ma musique est un métissage permanent entre la soul, l’urbain, la variété, la pop, les balades, la folk, la caresse des cadences latines. Oui, c’est new soul créole !

Quel est l’univers de Nu soul créole ?

Nu soul créole, c’est une carte de visite pour moi qui suis sur la route de l’album. Ce sont mes émotions sur une longue période. Il y a des titres que j’ai pu écrire, il y  a quatre ans comme il y a six mois… Et ce sont des titres qui me représentent et musicalement et émotionnellement, mais aussi au niveau de l’engagement du texte et de la mélodie. C’est l’album des titres qui me ressemblent.

Freepon-photo-presse-2.JPGPourquoi avez-vous intitulé l’album Premiè fwa ?

La musique m’accompagne et me soigne depuis dix ou quinze ans… Et mon premier album, c’est un peu sacré. C’est la première fois que je vais rendre à la musique tout ce qu’elle m’a apporté en tant que compagne, amie, guérisseuse. C’est la première fois que je vais cristalliser cela sur un support, que je me sens redevable de lui rendre quelque chose. Et ça, c’est l’album Premiè fwa. C’est raconter en un album tout mon parcours depuis la première cassette de Kassav que m’a offert ma mère en 1988, jusqu'à la perte de mon frère qui était DJ et qui a eu un rôle majeur dans ma vie. C’est aussi ma rencontre avec le milieu hip hop au début des annees 2000, mon départ pour Paris… C’est la première fois qu’on s’arrête après ce long parcours.

Quand est apparu la première fois votre pseudonyme, Freepon ?

C’est DJ Gunshot, de Radio Basse-Terre, alors que j’étais en BTS au lycée, l’année de mes 20 ans, qui m’a invité pour parler du free style. J’avais la pétoche mais, au bout de cinq minutes, je m’étais trouvé. Et comme il fallait que je me présente, que je dise mon blaze, Freepon a pris son sens dans la mesure où j’étais fier de ce que je défendais. Donc je pouvais être quelqu’un et avoir un pseudonyme !

Freepon-4.jpgLa première fois que vous avez eu une guitare entre les mains ?

En 2003, je travaillais à Petit-Bourg dans un centre d’hébergement dont j’étais le responsable. Un des jeunes de ce centre est arrivé dans mon bureau pour me dire qu’il avait acheté une guitare. Je composais déjà à l’époque sur mon ordinateur et je chantais… Ce jeune avait trouvé la bonne oreille pour parler de sa guitare. On échangeait un peu tous les jours et, finalement, il me l’a passée une semaine ou deux. Quand je lui ai rendu, dans la même semaine, j’ai acheté ma première guitare.

Et votre première fois sur scène ?

Il y a cinq ou six ans, j’étais en Guadeloupe pour les vacances et je passe voir Laurence Maquiaba, mon actuel manager. Elle me dit que la compil que j’avais sortie avec le collectif de 33 prod avait bien marché et elle me propose de faire un concert. J’avais la trouille, encore… « Il y a des gens qui aiment ce que tu fais. Tu gères tes peurs, me dit-elle. Je m’occupe de tout ce que tu ne sais pas faire. » Deux semaines plus tard, j’avais mon premier concert au Wilson café à Morne-à-l’Eau devant une centaine de personnes !

Freepon-13-janvier.jpgLa dernière fois qu’on vous a vu à Paris, c’était au Zénith pour le Drépaction…

Ce n’était pas la moindre de mes scènes parisiennes car je suis moi-même drépanocytaire AS et j’ai grandi avec une grande interrogation sur ce péril. Finalement, j’ai eu beaucoup de chances. J’étais très content qu’on ait choisi ma musique comme quelque chose qui puisse porter un flambeau. J’étais très fier d’attirer l’attention sur ce mal et permettre de réunir des fonds sur ce projet Drépaction.

Vous reconnaissez-vous dans le mouvement de la nouvelle scène créole ?

J’espère officier dans le bastion des artistes qui, par liberté, ont choisi de s’exprimer spontanément avec une guitare, un piano et certainement des émotions qu’ils ont mélangées avec leurs influences tous azimuts… Oui, j’assume d’être de ceux qui ont envie de faire écouter la musique créole au-delà des frontières qu’elle s’est créée, à tort, parce que le monde attend notre musique.

Propos recueillis par FXG, à Paris

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