Georges Rhoner, période guadeloupéenne
Le musée de la marine s’offre une esclae guadeloupéenne
La rade de Basse-Terre ou Les pêcheurs 1, 1935
Mercredi dernier a été inauguré au Trocadero par Jean-Yves Perrot, le président du conseil d’administration du musée de la Marine à Paris, une exposition sur les œuvres de la période guadeloupéenne de Georges Rohner, en présence de certains de ses enfants. Cette exposition unique est une « plongée dans la couleur, une plongée dans l’outre-mer ». 57 dessins sur papier et 21 huiles sur toile sont présentées dont les commandes de la mairie de Basse-Terre et de la banque de la Guadeloupe passée entre 1934 et 1936. Les œuvres sont visibles jusqu’au 16 janvier à Paris, puis elles seront exposées à l’Archipel, à Basse-terre du 2 mars à la fin du mois d’avril.
FXG
Le style Rohner
Lors des deux années passées en Guadeloupe, Rohner reste en contact avec le groupe Forces nouvelles qui se constitue et met en œuvre ses principes. Les références au classicisme sont omniprésentes et la redécouverte des « peintres de la réalité », titre d’une célèbre exposition qui s’est tenue à Paris en 1934, renforce la dynamique du groupe. Rohner s’inspire plus particulièrement de Georges de la Tour et de Piero della Francesca dans la stylisation et la simplification du modelé de ses personnages. Le traitement en aplats des couleurs et la manière de cerner les formes accentuent l’aspect graphique de ses tableaux. Mais la force indéniable qui émane de ses toiles guadeloupéennes tient à la séduction des tonalités que le peintre découvre. Il restitue avec bonheur les bleus de la mer qui rivalisent avec ceux du ciel, les verts intenses des champs de canne à sucre et de la forêt, tons magnifiés par la vibration de la lumière tropicale. Rohner privilégie les scènes de la vie traditionnelle guadeloupéenne (retours de pêche, travail de la canne à sucre, de la banane ou de l’ananas, rencontres de travailleurs). Cependant, il ne reste pas insensible à la modernité qui s’introduit par petites touches dans la société guadeloupéenne, que ce soit par la présence d’une automobile au détour d’une scène champêtre, par les costumes respectivement traditionnels et modernes de deux femmes qui conversent sous un flamboyant, ou de façon plus marquée encore, par la mise en valeur de l’architecture moderniste d’Ali Tur dans le représentation de la rade de Basse-Terre.
Le cavalier ou Sur la route de Basse-Terre 1935
Les dessins
La découverte des paysages et de la végétation guadeloupéenne donne à Georges Rohner l’occasion de travailler selon une méthode se référant explicitement au classicisme français, à l’instar de Claude Le Lorrain dans la campagne romaine du XVIIe siècle. Ses promenades sur la côte méridionale de la Basse-Terre et sur les contreforts de la Soufrière l’amènent à dessiner, le plus souvent à la mine, des éléments de végétation exotique isolés (bananier, arbre à pain, malanga, palmiste, manguier, canne à sucre…) ou à les intégrer dans des compositions d’ensemble en utilisant la technique du Lavis. Les personnages sont également rapidement croqués comme au hasard des rencontres. Cependant, les visages sont en général élaborés avec plus d’attention, utilisant les ombres et les modelés, leur conférant ainsi un statut de portrait.
Les paysages, tant maritimes que montagneux, intègrent ces divers éléments pour former une œuvre autonome ou constituer la première pensée d’un tableau qui sera réalisé plus tard en atelier. La présence de nus féminins représente ici l’amorce d’une série que l’artiste va poursuivre tout au long de sa carrière. Le fait que Georges Rohner ait pris le soin de signer et dater la plupart de ses dessins, même ceux qui peuvent nous sembler les plus modestes, démontre l’importance que l’artiste accordait à ce processus d’élaboration de son œuvre.
Portrait de Victor Schoelcher 1935
Rohner
Georges Rohner (en photo, son fils Michel) est un peintre français né le 20 juillet 1913 à Paris et décédé le 3 novembre 2000 à Lannion. Etudiant aux Beaux-arts de Paris et au cours de l’atelier de Lucien Simon en 1929, il expose dès 1934 au Salon des Indépendants et au Salon des Tuileries. Rohner part ensuite pendant deux ans, en Guadeloupe pour son service militaire et orne de peintures murales l’Hôtel de Ville de Basse-Terre. Mobilisé en 1940, Georges Rohner, prisonnier, est interné au stalag de Trèves dont il décore la chapelle, avec notamment son émouvant Christ aux Prisonniers. Georges Rohner est avec Robert Humblot, Henri Jannot, Jean Lasne et Tal Coat l'une des figures majeures du groupe "Forces Nouvelles" qui milite durant l'entre-deux-guerres en faveur d'une nouvelle figuration en réaction à la vague déferlante de l'abstraction et des surréalistes. Il a été membre de l'académie des Beaux-arts.
Source : wikipedia
Les pêcheurs 1935
Robes créoles ou Les femmes au flamboyant 1935
Les joueurs de cartes 1933