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Publié par fxg

Shanghai-canaille.jpgHector Poullet vient de publier chez Idem une nouvelle drôlatico-érotique, Le cauchemar d’Ornicar, dans un recueil intitulé Shanghai canaille, auquel Charles Henri Fargues, Marie-George Thébia, Cécile Fleur et Alex Nicol ont participé. Par ailleurs, son ouvrage sur les mots du sexe en créole de la Guadeloupe, Kokolo(Caraïbéditions), a séduit l’Express qui a décidé de lui consacrer un article.

Interview sur le stand des Outre-mer au salon du livre de Paris.

« Les gens ne lisent pas »

On ne vous voit pas souvent au salon du livre de Paris. Qu’est-ce qui vous a donné envie de venir ?

Je viens pour Caraïbéditions, pour Assimil car un nouvel ouvrage est sorti au mois de mars et j’ai deux ou trois autres livres qui sont là… Et j’ai eu envie de voir le printemps !

Vous ne parlez pas vraiment des ouvrages que vous présentez ici…

Hector-Poullet.jpgJ’ai tellement de projets avec Caraïbéditions… Et les projets m’intéressent davantage que ce qui est passé. J’ai un projet sur les ustensiles d’antan qu’on sortira sans doute pour le salon du livre de l’an prochain. Il y a un projet sur les héros de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane et d’Haïti. Chacun doit inventer son héros, nos légendes…

Vous êtes un spécialiste et un promoteur de la langue créole. Trouvez-vous qu’elle a la place qui lui revient dans la société ?

C’est une histoire tellement compliquée et les gens disent tellement n’importe quoi qu’on ne sait plus très bien où l’on en est ! Certains parlent de décréolisation quantitative, qualitative… Jean Bernabé vient de sortir un livre là-dessus. C’est tres intéressant, mais moi je ne me rends pas compte qu’il y a une décréolisation si importante, au contraire ! Je trouve que les gens parlent de plus en plus créole et le parlent de mieux en mieux !

Quel regard portez-vous sur la jeune génération d’écrivains guadeloupéens ?

J’en connais quelques-uns, je reçois leurs livres, les lit… Sans plus. J’ai découvert un jeune auteur, Frankito, qui a écrit un livre très bien, L’homme pas Dieu, mais c’est toujours la même chose… Quand quelqu’un ecrit quelque chose sur la Guadeloupe, comme Pépin par exemple, il faut absolument tout y mettre ! Et on a les Haïtiens, les touristes, les métros, etc… Ce sont des espèces de livres fourre-tout.

Et que pensez-vous de nos éditeurs ?

Je trouve que nos éditeurs n’ont pas les moyens de leurs ambitions, même les éditions Jasor. Et comme le livre est la cinquième roue de la charrette de la culture – la musique et le cinéma passent avant – ils n’ont pas les moyens de faire ce qu’ils voudraient faire. Je trouve bien que des éditeurs comme Nestor existent, mais ils éditent un peu n’importe quoi et ca dessert un peu notre littérature. Je prefere travailler comme Florent Charbonnier le fait. C’est-à-dire qu’il me demande quelque chose et je me mets au travail. Comme ça, je suis sûr que le livre va sortir. Tandis que si l’on écrit un bouquin comme ça et qu’on cherche un éditeur, c’est compliqué. Mais je n’ai pas d’exclusive ! Je suis chez Caraïbéditions, chez Orphie, chez Jasor… J’essaie de me mettre un peu partout car je trouve que nos éditeurs ont beaucoup de mérite.

Que devrait-on faire pour améliorer les choses ?

Il faudrait commencer par faire lire les Antillais et pour ça, il faudrait qu’il y ait une promotion sérieuse de la lecture parce que les gens ne lisent pas. Ils lisent le titre et la conclusion et le reste en diagonale… Il faut développer la lecture et pour la développer, il faut que ça passe par l’écriture. Il faut apprendre aux gens à écrire, leur en donner l’envie et comme ca, les gens vont lire ! Il ne suffit pas de donner simplement l’envie de lire car lire, c’est simplement consommer…

Propos recueillis par FXG, au salon du livre de Paris

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T
<br /> Depuis Internet les gens (antillais ou non) n'ont jamais autant lu ni écrit, dans un nouveau genre littéraire, mais la lecture-écriture ne s'est jamais mieux portée. La promotion d'un "autorat"<br /> ultramarin doit passer par des médias de référence "prescripteurs", malheureusement ces media n'existent pas actuellement. RFO a été détourné de ce qui aurait pu être sa mission. En Guadeloupe,<br /> par exemple en télé, il y avait La Une, Canal 10 et la chaîne d'Etat, aujourd'hui La Une est morte, Canal 10 fait son minimum syndical, la chaîne d'Etat (Guadeloupe 1ère) restreint son univers à<br /> une vision de la Guadeloupe conçue par des parisiens avec laquelle il manque les événements locaux quelqu'ils soient. Heureusement, peu importe le flacon l'essentiel est que l'ivresse se<br /> développe. Ce salon d'un bon cru a haussé...notre ivresse.<br />
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